Bonne Chance, Excellences
Les demandes d’agrément sont parties et nos heureux nouveaux ambassadeurs s’apprêtent à rejoindre leurs postes. La promotion 2008 est riche de grosses pointures parmi des diplomates chevronnés et d’anciens ministres. Avec notamment MM. Ahmed Mahjoub à Prétoria, Sadok Korbi au Caire, Habib Haddad à Vienne, Abdallah Kaabi à Rome, Abdelwaheb Jemel à Genève, Kamel Hadj Sassi à Prague, Khemaies Jehinaoui à Washington, Taoufik Jabeur à Sanaa, Samir Abddalah à Beyrouth, Mohamed Laouiti à Damas, Mehrez Berrhouma à Moscou, Mohamed Messoudi à Kinshasa, Mourad Berrahla à Islamabad et Moncef Gouja à Abuja, la diplomatie tunisienne gagne en compétences. Il faut le reconnaître, la Tunisie a toujours été dignement représentée à l’étranger ce qui lui avait valu la présidence de l’Assemblée générale de l’ONU (Mongi Slim) et de nombre de prestigieuses instances, mais son engagement ces dernières années sur la voie de l’efficacité économique, lui confère désormais de nouvelles dimensions.
Rompant avec les formalismes d’antan, lancés sur le terrain à la poursuite des meilleures opportunités commerciales, d’investissement, de coopération scientifique et de partenariat, nos diplomates se trouvent obligés de se convertir en catalyseurs de valeur ajoutée, tenus par des objectifs à atteindre et des performances à accomplir. Malgré la modestie des moyens alloués par le budget public, les résultats sont de plus en plus prometteurs. Ceux qui étaient récemment présents aux Jeux Olympiques de Pékin, ont été édifiés par le relationnel cultivé par l’Ambassadeur Sahbi Basly, qui a pu ouvrir à la délégation tunisienne, mais aussi à la presse et aux techniciens de l’ASBU pour la retransmission des Jeux, les portes les plus déverrouillées.Déjà, nombre d’exportateurs (Zeit Chaal), d’industriels cherchant à s’installer en Chine (Poulina), d’importateurs et autres fournisseurs de services ont pu bénéficier de l’appui de l’ambassade de Tunisie. C’est d’ailleurs valable pour la plupart des autres postes sinon tous, notamment avec Mustapha Khammari à Séoul où en si peu de temps, il a multiplié le nombre des Amis de la Tunisie, tout comme à Madrid, sous la houlette de Ridha Kechrid, sur tous les continents. Jusqu’aux contrées lointaines telles qu’Abuja au Nigéria, ou Canberra, en Australie. Qu’y font nos représentants ? Plus que créer des liens, soutenir nos échanges économiques et mettre nos compétences tunisiennes en réseaux.
Mais, « we ask for more » ! Que peut-on demander à notre appareil diplomatique et comment lui imprimer plus? La première demande est de renforcer davantage les liens avec les compétences tunisiennes expatriées. C’est-là un gisement précieux de relations, de savoir-faire et d’intelligence que la Tunisie gagne à mettre en profit, dans une sorte de transfert inverse de richesses. Ils sont pas moins de 10 000 entre analystes financiers et Golden Boys sur les bourses de Paris, Londres, New-York et ailleurs, ingénieurs grandes écoles, médecins, managers, banquiers, universitaires, chefs d’entreprises, créateurs et autres talents qui sont établis à l’étranger et piaffent de pouvoir s’acquitter de leur dette de reconnaissance à l’égard de la mère-patrie. Les rassembler, leur permettre de se connaître entre eux, d’échanger et de networker sera d’un grand impact. Nombre d’initiatives sont déjà lancées sur cette voie telle que la réception organisée récemment à leur honneur par notre ambassadrice à Londres, Mme Hamida Laabidi. Et la pratique gagne à s’institutionnaliser.
Il y a cependant, la modestie des ressources budgétaires allouées à nos postes diplomatiques. Pour doper notre rayonnement international, plus de moyens financiers sont à pourvoir, quitte à ce que les grandes entreprises, les organismes publics et les groupements interprofessionnels y contribuent, dans la mesure de leurs possibilités.
Parmi les autres voies capables de renforcer cette efficience, la synergie entre l’ensemble des opérateurs concernés, autour de nos missions diplomatiques, pour rentabiliser au maximum, optimiser au mieux les potentialités offertes par nos ambassades.
Aujourd’hui, la diplomatie tunisienne a changé. Ceux qui se préparent à recevoir leurs lettres de créance, n’iront pas en sinécure, mais sur le front de la conquête économique et du rayonnement international de la Tunisie. Si certains postes puissent, de prime abord, paraître attractifs, ils sont tous, en fait, exigeants d’efforts et de résultats. Bonne chance, Excellences.