Blogs - 20.10.2008
Moins ringards, plus vendeurs !
Vus de New-York, Londres ou Dubaï, nombre de nos grands commis de l’Etat sont jugés « un peu trop sur la réserve ». On les trouve « figés dans une image, certes intègre, mais conservatrice ». « Le look des bureaux est ringard, relève un consultant étranger, qu’abritent souvent vieilles bâtisses avec un mobilier désuet, des espaces réduits, des tables de travail surchargées de dossiers, des assistantes peu opérationnelles, l’usage de l’e-mail considéré aujourd’hui comme mode majeur de communication instantané, comme d’ailleurs, d’autres outils TIC pour la programmation des réunions et autres, est limité… Bref, un décor dépouillé, mais qui ne rime pas toujours avec efficacité.
« Difficile, ajoute un banquier européen, d’inviter un haut cadre à déjeuner, à une réception, à un voyage d’affaires, à un séminaire, à un week-end incentive ! L’Administration tunisienne est très pudique. Autant les entreprises privées sont pro-actives, autant la règle du public est la réserve. »
«un excès de modestie et de discrétion, empêche de bien communiquer et de bien vendre, observe un Directeur général. Et puis, ajoute-t-il, les moyens sont limités qu’il s’agisse de ressources humaines ou d’outils. L’informatisation a beaucoup progressé, la réforme administrative notamment en matière de décentralisation et de déconcentration, aussi. Mais, certains reflexes demeurent vivaces. ». Surtout en communication publique. Le déficit d’image est manifesté. Essayez d’obtenir les renseignements sur certaines réalisations. La rétention de l’information est érigée en système.
Et quand on finit par obtenir les données qu’on cherche, les indicateurs ne sont pas toujours cohérents, vérifiés et fiables.
« J’ai été surpris, rapporte un directeur d’administration, lorsque j’ai rendu visite à mon homologue, à la tête d’une structure quasi-similaire en taille et effectif, dans un pays ami, de voir que leur service de communication est fort d’une cinquantaine de personnes, que tous les bureaux sont en open space, de constater que le papier est presque interdit pour tout communiquer en électronique et que chacun travaille selon des indicateurs de performances qui lui sont attribués. Ils ont épousé les bonnes manières du privé, en gardant la noblesse et l’intégrité de l’esprit public. De l’efficience, de la flexibilité et de la pro-activité, avec en point de mire, des objectifs précis dans des délais fixés, le charisme en plus. »
Qui n’y adhérerait pas ?