La Banque islamique s'engage

Il faut le souligner, entre le fondateur de la BID et la Tunisie, les liens sont aussi historiques que solides et couronnes de succès. Chargé par le Roi Fahd de monter la BID en 1973, l’ancien Secrétaire d’Etat à l’Education et Recteur de l’Université King Abdelaziz, avait pu compter sur un noyau efficace de pays membres dont la Tunisie. Au sein des premières délégations, figurait déjà M. Mohamed Ghannouchi, l’actuel Premier Ministre. L’appui de la BID aux projets soumis par la Tunisie n’a jamais défaut, d’autant plus qu’il s’agit souvent de dossiers très bien ficelés et l’histoire a démontré non seulement leur pertinence, mais aussi leur rentabilité. A ce jour, les interventions de la BID en Tunisie s’élèvent à 2500 millions de dinars (1940 millions$).

 

Derniers projets en date, le financement à hauteur de 215 MD de deux centrales électriques à Feriana (Kasserine) et Thyna (Sfax), d’une capacité de 126 mégawatts chacune. Les accords de financement ont été signés par le Dr Ahmed Mohamed Ali, le Ministre du Développement et de la Coopération Internationale, M. Mohamed Nouri Jouini et le PDG de la STEG, M. Othmane Ben Arfa, au cours d’une cérémonie riche en signification. Le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi a présidé cette cérémonie et avait à ses cotés, un autre grand ami de la Tunisie, M. Abdellatif Youssef Al Hamad, président du Fonds Arabe de Développement Economique et social (FADES, www.arabfund.org ).

 

 

Nourri par une longue expérience, le Dr Ahmed Mohamed Ali qui fait partie des premières générations de dirigeants arabes formées aux Etats Unis (Master et PhD de grandes universités, en 1962 et 1967), a esquissé lors de son intervention devant les participants au Forum, un panorama économique des pays islamiques a la lumière de la récente crise. L’unique réponse, a ses yeux, est dans la sagesse des stratégies, l’investissement dans l’éducation, les ressources humaines et l’infrastructure, la rigueur de la gestion, loin de toute spéculation. La priorité est aussi à la lutte contre la pauvreté, la malnutrition et le chômage. « La Tunisie, souligne-t-il en témoin avéré, offre un bon exemple en la matière et son parcours mérite hommage et reprise dans d’autres pays. Les indicateurs sont réconfortants et l’avenir s’annonce bien tracé. »

 

S’il a sacrifié son week-end (jeudi et vendredi en Arabie saoudite) et fait des milliers de kilomètres, c’est surtout pour confirmer l’engagement de la BID aux cotes de la Tunisie dans ses nouveaux projets. « La Banque est totalement disposée à soutenir ces efforts, considérer avec réel intérêt les projets soumis au financement et favoriser toutes possibilités de synergies, a-t-il souligné. » La présence, au sein de la délégation de la BID, d’un représentant de la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (www.icd-idb.org) montre de nouvelles perspectives ouvertes aux entreprises tunisiennes. Ce bras spécialisé permet désormais d’obtenir des prises de participation au capital, des montages financiers avantageux et des joint-ventures. Plus, en triangularisation, les entreprises pourront s’étendre à d’autres pays islamiques et y développer partenariats.

 

S’agissant des mégaprojets immobiliers lancés en Tunisie, le Dr Ahmed Mohamed Ali, s’est déclaré très intéressé par l’initiative du Président Ben Ali de constituer, au sein du Cabinet présidentiel, un Haut Comité pour les Grands Projets, et d’ériger ce dispositif en vis-à-vis opérationnel pour les investisseurs. « C’est la, a-t-il tenu à déclarer à M. Foued Daghfous,  Président du Haut Comité, une excellente décision, comme la Tunisie nous en a toujours habitués. Voila ce qui facilitera la tache des promoteurs, mais aussi garantira la cohérence générale et l’efficience. » La BID sera présente pour soutenir les entreprises tunisiennes qui entendent s’impliquer dans la réalisation de ces projets et met à leur disposition ses différents instruments et son assistance technique.

 

Quand il parle de la Tunisie, le Dr Ahmed Mohamed Ali associe immédiatement à son discours réussite, crédibilité, sérieux et assistance technique. Il rappelle en effet avec enthousiasme les actions sociales réalisées avec Nadi Al Bassar. Il évoque aussi celles engagées depuis le début des années 1980 avec l’Agence Tunisienne de Coopération Technique (ATCT) en formation, exécution de projet et envoi d’experts dans les pays islamiques.  « L’ATCT a largement contribué, souligne-t-il, à la mise en force de notre Fonds d’Assistance Technique, et la réalisation de nombre de ces projets dans différents pays membres de la Banque. Dans ce domaine aussi, la Tunisie constitue un pays phare. »

 

D’ailleurs le Président de la BID, en signe de fidélité, n’a pas manqué de le témoigner dans une communication téléphonique, à l’occasion de sa courte visite a Tunis, à M. Hamed Zeghal, ancien Directeur General de l’ATCT.