Amine Badri
En franchissant le seuil d'un prestigieux laboratoire canadien de recherche en biotechnologie: une agréable surprise nous attend:un brillant chercheur tunisien multiplie les réussites:Amine Badri. A 32 ans seulement, il affiche déjà un superbe palmarès. De son école primaire de Tunis, jusqu'aux publications dans de grandes revues scientifiques américaines de très haute tenue en passant par le doctorat, Amine incarne, parfaitement, cette génération de nouveaux leaders scientifiques tunisiens.
Après avoir brillamment réussi à l’examen national d' entrée aux écoles d’ingénieur, il rejoint l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT).Dans le cadre de son projet de fin d’études, il rédige le premier document complet portant sur le développement du secteur des plantes médicinales en Tunisie (le dernier document de ce genre ayant été écrit avant l’indépendance du pays). Ce travail faisait partie d’un projet présidentiel supervisé par l’actuel secrétaire d’État chargé de la pêche, M. Abderrazak Daaloul. Ces cinq années d’efforts ont été couronnées par un diplôme d’ingéniorat en biotechnologie ainsi que par une bourse d’excellence pour poursuivre des études supérieures au Canada.
Le parcours de ce jeune chercheur a été parsemé de défis. En fait, se retrouver dans un nouveau pays c’est comme renaître, il faut tout réapprendre. En étant réceptif et attentif aux conseils et aux gestes des personnes qui l’entourent, il lui a été possible de se tailler une place dans le milieu de la recherche.
Après deux années de maîtrise en biologie à l’Université Laval (Québec), il rejoint l’Institut des Nutraceutiques et des Aliments Fonctionnels (INAF) afin de poursuivre ses études de doctorat dans un domaine de recherche très innovateur : La «Molecular Farming». Fondée sur les plus récentes technologies du génie génétique, cette nouvelle discipline consiste à produire des vaccins ou des molécules actives d’intérêt médical, non pas dans les systèmes de production conventionnels (bactéries, animaux, culture cellulaire), mais bien dans les plantes. Son projet consistait à produire dans les plantes une molécule d’origine animale, l’aprotinine, utilisée principalement comme médicament lors des chirurgies cardiaques pour réduire les pertes de sang chez les patients. Pour plus d’information, on peut consulter la thèse de doctorat intitulée : Intégrité structurale et impact métabolique d'une forme recombinante de l'Aprotinine bovine exprimée chez la pomme de terre, Solanum tuberosum (L.) : http://archimede.bibl.ulaval.ca/archimede/uid/b6dc14d4-89e4-4ded-91ad-5a12b3eda075.
Suite à l’obtention de son diplôme de doctorat, le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) lui accorde une bourse d’excellence (Bourse Post-doctorale de Recherche et Développement Industrielle), ce qui lui permet de rejoindre l’équipe de recherche du CRBM au Québec, en tant que chercheur post-doctoral. Présentement, il travaille sur une multitude de projets, allant de la mise en place d’un test diagnostique des mutations génétiques chez l’être humain (facteur V, Prothrombine, MTHFR) jusqu’à la quantification des micro-organismes dans différents substrats en utilisant des techniques à la fine pointe de la technologie, tel que la PCR quantitative en temps réel.
Parmi ses objectifs à long terme, il a l’intention de créer un pont entre les chercheurs tunisiens qui s’intéressent à la biologie moléculaire et les centres de recherche canadiens afin d’encourager l’échange et le partage des connaissances.