News - 18.12.2008
Toxicomanie: la prévention d'abord
La Chambre des Conseillers a adopté dernièrement les projets de budget et de Loi de Finances 2009.Les débats ont été- comme d'habitude- souvent animés et marqués au coin de la franchise.
A l'occasion de l'examen du projet de budget du ministère de la justice, la Conseillère, Dr Souad Lamine a soulevé le délicat problème de la prévention de la récidive chez les interpellés pour consommation de la drogue," ce fléau social (du monde moderne) qui continue de s'étendre, imposant une révision de la stratégie, notamment celle de la prévention de la récidive."
"Dès 1969 et surtout depuis1992, ajoute t-elle, la loi a institué un ensemble de mesures à visée préventive.
D’abord la possibilité de se présenter spontanément à une thérapie sans poursuite judiciaire, mais ceci avant toute interpellation. "Or, remarque la Conseillère, le consommateur présente le plus souvent une personnalité particulière, à la fois fragile, influençable et révoltée,rebelle à tout conseil de son proche entourage, expliquant qu’il ne se présentera pas de son gré.
Mme Lamine rappelle que" La loi a aussi donné à une commission présidée par le ministère en charge de la justice, la possibilité de décider de l’orientation vers une thérapie d’un condamné pour consommation de drogue, et ceci une seule fois."
"Toutefois, constate t-elle, l’application rencontre des entraves : il se passe une longue période avant que le jugement soit prononcé et au cours de laquelle, la personne n’ayant pas encore le « statut » de condamné ne peut pas bénéficier de la thérapie, ni même d’ailleurs de moyens bénéfiques à sa future réinsertion, comme la formation professionnelle."
C'est pourquoi, la Conseillère propose de mettre à profit " la période de détention provisoire pour procéder à une thérapie (et à une formation), qui aura davantage de chance de réussir, les chercheurs ayant par ailleurs prouvé la grande réceptivité du cerveau lors des grands stress et émotivité ce qui est le cas lors d’une arrestation et surtout lorsqu’elle se produit pour la première fois. Ceci sans perdre de vue que les récidivistes vivent sûrement une situation plus complexe ; ils ne devraient pas être écartés de l’indication de la thérapie. "
Une proposition marquée au sceau du bon sens: sanctionner, c'est bien; prévenir, c'est mieux. Puisse t-elle être entendue.