Ferid Ben Brahim
Administrateur-Directeur général d'Axis Capital Bourse, Férid Ben Brahim est considéré comme l'un des meilleurs analystes financiers. Il nous explique ici les tenants et les aboutissants de la crise économique mondiale ainsi que les raisons du bon comportement de la Bourse de Tunis face à cette crise.
1/La crise qui secoue les économies mondiales depuis quelques mois est-elle conjoncturelle ou structurelle ?
Difficile de répondre succinctement à cette question. Il s’agit d’une crise conjoncturelle qui s’est transformée en crise structurelle aigüe. Pour résumer, dès août 2007, après une période de croissance exceptionnelle de distribution du crédit et de recours, pour financer ce crédit, à un levier d’endettement considérable dans le système financier.
Les banques prêteuses ont utilisé la titrisation et vendu leurs créances à d’autres intermédiaires financiers, sans aucun contrôle des règles de cette vente, sous la forme de véhicules d’investissement structurés (SIV) et d’autres véhicules hors bilan. Ces produits, qui regroupaient des créances de qualité variable essentiellement à long terme, étaient vendus à des investisseurs monétaires donc à court terme qui voulaient doper leurs performances. Après une longue période de conditions économiques favorables et dans un contexte de liquidité forte, les investisseurs se sont montrés peu vigilants au regard des risques de ces nouveaux produits financiers, complexes mais néanmoins très bien notés par les agences de notation, ce qui sous-entendait un faible risque pour ces investisseurs.
La hausse des taux de défaut des emprunteurs sur les prêts hypothécaires « subprimes » aux Etats-Unis a entraîné un assèchement de la liquidité sur ces marchés. Les relations interbancaires en ont été affectées au travers d’une crise de confiance. Ces banques ont subi de lourdes pertes, avec des faillites en chaine dont celle de Lehman ce qui a in fine déclenché une crise financière mondiale.
Cette crise au travers des mécanismes complexes qui relient le crédit à la consommation, puis à la production (via la confiance et le financement) a entraîné une baisse rapide de l’activité économique dans le Monde. Alors même que les économistes s’interrogeaient, il y a quelques mois encore, sur le risque inflationniste, l’économie mondiale est aujourd’hui guettée par un mal plus grave, la Déflation.
2/ Comment expliquez-vous le fait que la Bourse de Tunis n’ait pas trop pâti jusqu’à présent de la crise ?
La résistance de la bourse de Tunis s’explique par plusieurs facteurs que nous ne pouvons pas classer par ordre d’importance :
- Une présence relativement faible des investisseurs de portefeuille étrangers qui représente de 4 à 5% de la capitalisation boursière. Cette présence d’autant plus faible signifie moins de volatilité induite par eux dans le marché. Cette notion est différente des investisseurs stratégiques étrangers (telle que BNP Paribas ou la Société Générale par exemple dans les banques UBCI et UIB).
- Des fondamentaux économiques sains (croissance du PIB en volume de l’ordre de 5% sur le long terme, inflation endogène maîtrisée, bonne gestion des dépenses publiques) ;
- Des banques tunisiennes qui n’étaient pas intégrées dans ce système mondial de financement des créances à risque de long terme par des produits monétaires de court terme,
- Enfin un niveau de valorisation avant crise qui restait normal (12/13 fois les bénéfices en cours) compte tenu des perspectives importantes de hausse de bénéfices des sociétés tunisiennes cotées (de l’ordre de 30% entre 2007 et 2008).
3/ Trois ans après sa privatisation, Tunisie Télécom ne s’est encore pas résolu à entrer en bourse. Cette prudence est-elle justifiée ?
Je pense que la décision ou non de mettre Tunisie Télécom et de la compétence des actionnaires de cette société et je n’ai pas de commentaires particuliers à faire sur ce sujet.
Bien évidemment toute introduction d’une société de cette qualité et de cette taille serait un sacré « booster » pour le marché tunisien. On peut rêver.
Férid ben Brahim( Bio-express):
Etudes:
Docteur en Finances avec mention TB obtenu à l’Université Paris X-Nanterre en 1981.
Expérience professionnelle:
- Depuis 2006 : Administrateur-Directeur Général d’AXIS CAPITAL BOURSE
- Depuis 2003: Président du conseil d’AXIS CAPITAL GESTION
- Depuis Août 2001: Associé-fondateur et administrateur d’AXIS CAPITAL à Tunis.
- 1999-2001: Directeur à la DRESDNER KLEINWORT WASSERSTEIN.
- 1997 - 1999 : Directeur Général à TUNISIE VALEURS.
- 1992 - 1997 : Analyste financier senior chez EXANE-BNP PARIBAS à Paris.
- 1989- 1992 : Analyste financier senior à Paris à la société de bourse DUCATEL DUVAL.
- 1981- 1989: Analyste financier à la Fédération Nationale des TP (MEDEF) à Paris.
Participations associatives:
- Président de l’Association Tunisienne de l’Analyse Financière –ATAF- depuis sa création en 2008.
- Membre de la Société Française des Analystes Financiers –SFAF- depuis 1990.
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la bourse de tunis souffre beaucoup STB BNA SOTETEL SOTRAPIL TUNISAIR SIAME ,meme la PGH ,esperant que 2009 sera meilleur surtout pour ASSAD SITS ..