Sicav: Les rendements de 2008

Le rendement moyen des sicav obligataires a été stable en 2008, à son niveau de 2007 ; alors que le rendement le plus élevé a été de 4.70%, contre 4.54% en 2007, souligne une analyse d’Axis Capital. Rappelons que les sicav obligataires sont des fonds d’investissement à capital variable investis uniquement en titres de dette, émis tant par l’Etat (BTA et BTC) que par des entreprises privées (emprunts obligataires et billets de trésorerie). Ces titres de dette sont en très grande majorité émis à taux fixes, ces derniers bougeant en fonction de l’évolution générale des taux tels que reflétés par le taux directeur du marché (le TMM). Taux de marché mais orienté par la banque centrale, le TMM a été quasi-stable en 2008, oscillant entre 5.27% en début d’année à 5.19% en fin d’année ; la BCT ayant préféré réguler l’excédent de liquidité en 2008 par l’instrument de la réserve obligatoire, dont le niveau a beaucoup remonté en 2008 (un pic de 10% pour la tranche la plus pénalisée).

L’année 2008 a été marquée par deux phénomènes majeurs pour le marché obligataire : un excédent de liquidités sur le marché interbancaire et la rareté des émissions (notamment celles de l’Etat sur le marché des BTA –BTC).  La conjugaison de ces deux phénomènes a poussé les rendements obligataires à des niveaux assez bas (une baisse de l’ordre de 60 points de base pour les BTA longs échéance  juillet 2017). Toutefois, les sicav détenant une proportion importante de bons d’Etat ont pu profiter de cette baisse et réaliser des plus-values ; les autres, détenant un portefeuille court et insensible au risque de taux, ont subi à la fois la baisse des rendements et le manque de titres obligataires rémunérateurs. 

Il faut enfin rappeler que, que comme tout produit financier, le rendement qu’offrent les sicav obligataires est associé à des risques. Risque de taux, puisqu’une hausse des taux se traduit par une baisse des prix des obligations; mais surtout risque de contrepartie (risque de l’émetteur de faire défaut sur le remboursement de sa dette). C’est un risque qui n’est plus théorique depuis que le marché tunisien a subi les défaillances de certains émetteurs (BATAM, CDS). Une analyse plus fine des rendements, dans le sens de leur pérennité,  gagnerait à intégrer la composition des portefeuilles des différentes sicav. 

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