Hommage à ... - 20.01.2009

Nour Boudali

NouriNouri  Boudali vient de nous quitter, comme il avait toujours vécu: sur la pointe des pieds. Pendant plus de soixante ans, cet homme discret, originaire de la région du Kef, aura été de tous les combats, politique,contre l’occupant, social: pour l’amélioration des conditions sociales des travailleurs et des plus démunis. Il entra en politique comme on entrait en religion en s’y investissant  totalement, contribuant aux côtés de Ferhat Hachad, dont il a été un fidèle parmi les fidèles, à la fondation de l’UGTT, en 1946. Et depuis, le  disparu  n’aura de cesse de combattre toutes les formes d’exploitation.

Si Nouri était la conscience de l’UGTT, le sage auquel on avait recours quand ça allait  mal. Il était toujours disponible pour conseiller les uns, raisonner les autres. Quand il était appelé à la rescousse, jamais il ne se dérobait. Puis sa mission accomplie, il s’éclipsait, redevenant le militant de base qu’il n’a jamais cessé d’être.
 
Né le 20 mars 1919, il a vécu dès sa prime jeunesse les évènements de la naturalisation, alors qu'il était encore élève au Lycée Emile Loubet, avant d'adhérer au Néo-Destour en 1936. Il intégra le ministère de la Santé et  fonda en 1937, le premier syndicat indépendant du personnel de la Santé. Aussi, il assista en témoin avéré aux manifestations du 9 avril 1938 et prêta secours aux victimes pour les évacuer au siège du parti à la rue Tribunal et au dispensaire du Croissant Rouge à la rue Sidi Brahim. Ralliant la centrale syndicale dès sa constitution, il fut arrêté suite aux évènements du 5 août 1947 et entama alors un long périple à travers les tribunaux.  Proche de Farhat Hached, il ne cessa de lui apporter ainsi qu'à l'UGTT et à la CISL une contribution aussi fidèle que substantielle. Après l'Indépendance, Nouri Boudali a été notamment membre de l'Assemblée Constituante, Maire du Bardo et député de 1959 à 1974.

Les Tunisiens garderont de lui, le souvenir d’un homme à principes, intègre, un syndicaliste dévoué à la cause de la classe ouvrière et un militant nationaliste de la première heure qui avait l’amour de la patrie chevillé au corps.