Nour Boudali
Si Nouri était la conscience de l’UGTT, le sage auquel on avait recours quand ça allait mal. Il était toujours disponible pour conseiller les uns, raisonner les autres. Quand il était appelé à la rescousse, jamais il ne se dérobait. Puis sa mission accomplie, il s’éclipsait, redevenant le militant de base qu’il n’a jamais cessé d’être.
Né le 20 mars 1919, il a vécu dès sa prime jeunesse les évènements de la naturalisation, alors qu'il était encore élève au Lycée Emile Loubet, avant d'adhérer au Néo-Destour en 1936. Il intégra le ministère de la Santé et fonda en 1937, le premier syndicat indépendant du personnel de la Santé. Aussi, il assista en témoin avéré aux manifestations du 9 avril 1938 et prêta secours aux victimes pour les évacuer au siège du parti à la rue Tribunal et au dispensaire du Croissant Rouge à la rue Sidi Brahim. Ralliant la centrale syndicale dès sa constitution, il fut arrêté suite aux évènements du 5 août 1947 et entama alors un long périple à travers les tribunaux. Proche de Farhat Hached, il ne cessa de lui apporter ainsi qu'à l'UGTT et à la CISL une contribution aussi fidèle que substantielle. Après l'Indépendance, Nouri Boudali a été notamment membre de l'Assemblée Constituante, Maire du Bardo et député de 1959 à 1974.
Les Tunisiens garderont de lui, le souvenir d’un homme à principes, intègre, un syndicaliste dévoué à la cause de la classe ouvrière et un militant nationaliste de la première heure qui avait l’amour de la patrie chevillé au corps.