Tendance - 21.01.2009

Hend Zouari, la Princesse du Qanûn qui fait vibrer la France

Succès fulgurant pour Hend Zouari, proclamée Princesse du Qanûn. Toutes les prestigieuses scènes de France se l'arrachent. Tout récemment,  elle s'est produit à l’Institut du Monde Arabe à Paris, après de mémorables soirées ramadhanesques à l’Espace l’Harmattan, mais aussi à l’Unesco, et ce dimanche 25 janvier 2009 pour ouvrir l’Année mondiale de la Femme , à Lille. Hend Zouari qui a, par ailleurs, collaboré à des enregistrements de Souad Massi et Nassima et à la musique du film Azur et Asmar de Michel Ocelot sera, en effet, l'invitée du Centre culturel du monde arabe et de l'association des Compagnons de Saint-Joseph.

Née le 13 juin 1981 à Sfax, Hend Zouari est un auteur, compositeur, cithariste et chanteuse de talent. Elle est à ce jour, selon son biographe, l’une des rares femmes au monde à jouer du qanûn (Kanoun) instrument traditionnel de la famille des cithares habituellement réservé aux hommes. Issue d’une famille de musiciens réputés, elle a reçu depuis sa prime enfance, l’envoutement pour la musique, transmis de génération en génération. La télévision s’est introduite à deux reprises dans la maison familiale pour relater ce phénomène hors du commun : en 1987, puis en 1994 pour filmer la jeune Hend, alors âgée de 13 ans qui venait d’obtenir le premier prix de cithare au festival des enfants musiciens de Kram. Sa grand-mère, sa mère, son père, son frère, son oncle,sont tous des musiciens confirmés. Son père joue de la cithare (qanûn) et du luth (oûd) et a accompagné les plus grands chanteurs tunisiens. Son oncle joue de  l’orgue et le violon, tout en occupant les fonctions de maître de conférences et de doyen à l’Institut Supérieur de Musique de Sfax. Quant à son frère, Zied Zouari, c’est l’un des meilleurs violonistes du pays.

En 1992, sur les conseils de son père, qui était son premier professeur de musique, elle commence l’étude de la cithare classique orientale. Aujourd’hui c’est elle qui l’enseigne et dans ses créations, essaie de faire évoluer le jeu en conservant le charme classique oriental. Pour cela, elle introduit des techniques provenant d’autres instruments ainsi que l’harmonie occidentale dans l’interprétation.
En 2001, elle participe à un festival international de cithare en Algérie et obtient le troisième prix. Cette expérience lui permet de rencontrer les plus grands citharistes du monde arabe comme Hasan Falah, notamment connu pour avoir accompagné le chanteur Kadhim Sehir. Entre 2001 et 2004, Hend se produit de plus en plus  dans les pays du Maghreb avec différents ensembles de musique classique. Elle crée aussi son propre groupe de femmes.

En 2004, le gouvernement lui accorde une bourse  pour poursuivre ses études à Paris. Elle intègre la Sorbonne pour un DEA en musicologie. Dès lors, elle multiplie les concerts et les rencontres et son style évolue de façon remarquable.
En juin 2008,elle sort son premier album, « L’Envol » (Quart de Lune/Rue Stendhal) tout en poursuivant sa carrière de musicienne : concerts à l’Institut du Monde Arabe, avec l’Ensemble des Terres Mélées, à la Maison des Cultures du Monde avec le groupe Farabi, à La Cigale (Paris) avec l’ensemble des Mille et Une Nuits et d’autres en solo ou avec la grande chanteuse algérienne Nassima. En septembre 2008, elle donne un concert au Satellit Café et se produit  dans plusieurs villes à l’étranger.

Hend Zouari, premier prix de conservatoire de Tunis, s’impose aujourd’hui comme l’héritière des années d’or de la musique arabe. Son instrument, c’est le qanûn, (instrument de la famille des cithares, possède de 72 à 78 cordes groupées par trois, accordées selon la gamme diatonique). Posé sur ses genoux, ses mains de jeune femme virevoltent sur les cordes, nous faisant parvenir des sons sublimes. Son jeu, tantôt moderne, tantôt traditionnel mais toujours harmonieux, est une invitation au voyage. C’est pourquoi on lui attribue le titre de " princesse du  Kanoun ".
 

 

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