Pub & Media : l'alliance salutaire
Curieuse coïncidence: au moment même où le Président Sarkozy annonçait vendredi ses mesures en faveur de la consolidation des médias en France, se tenait, à Tunis, une réunion de travail de haut niveau pour la promotion de la communication publicitaire. Le constat est identique: secteur économique à part entière de par son chiffre d’affaires et sa contribution à la création de la valeur et des emplois, la publicité est également un catalyseur de croissance pour les marques, produits et services, mais aussi et surtout, une ressource essentielle pour les médias. Pas de pub, pas de médias libres, indépendants et prospères, un piler de la démocratie, du pluralisme et de l’expression citoyenne.
Comment renforcer l’organisation du secteur, mettre en place des instruments performants, promouvoir sa régulation et son auto-régulation, préserver son éthique et, surtout, accroître ses ressources ? Autant de questions auxquelles pouvoirs publics et partenaires professionnels parmi les annonceurs, les médias et les agences s'échinent à trouver des réponses. Estimés entre 80 et 90 MD, les investissements publicitaires théoriques méritent une meilleure rationalisation pour profiter davantage au développement des médias. La spirale est connue : pas de pub, pas de contenu de qualité. Cela est aussi valable pour la presse écrite que pour les médias audiovisuels et désormais pour la presse numérique dont le modèle économique n’a pu encore, à ce jour et de par le monde, démontré sa rentabilité. Qui paiera la Télévision, en appoint à la redevance, pour garantir l’équilibre budgétaire, mais surtout une production attractive à même de fidéliser les téléspectateurs et d’éviter le zapping ? Qui soutiendra journaux et magazines face à l’augmentation des charges et à la hausse vertigineuses du prix du papier ? Qui financera les radios alors que la technologie numérique, les frais de rédaction et l’ingénierie exigent sans cesse de nouveaux investissements ?
Une chose est certaine, comme en conviennent les différents partenaires réunis autour des pouvoirs publics, nous avons besoin d’une communication publicitaire de meilleure qualité, développant le secteur et contribuant au renforcement des médias. Si, ici et là, des états généraux de la presse écrite ont été lancés, des études menées et des mesures prises, une chose est sûre en Tunisie, le soutien aux médias ne peut être que salutaire. Le débat est ouvert, les contributions sont les bienvenues.