Faouzi Belkahia
Jusqu’à la semaine dernière, très affaibli, mais guère abattu, il se faisait violence pour aller humer l’air iodé sur la corniche de Bizerte, sa ville natale, accompagné de son épouse dévouée, Leila Bouchoucha. Comme pour un dernier adieu, avant de rendre l’âme, dimanche, à l’aube. Faouzi Belkahia a ainsi livré son dernier voyage, à 61 ans, au terme d’une longue maladie. Dans cette ville à laquelle il était très attaché et qui le lui rendait bien, où sa famille jouit de grand respect. Son père, feu Si Mhammed, y était connu pour sa probité et sa générosité. Tout comme ses frères et soeurs, Kamel, ancien Maire et PDG de la Zone Franche, Chelbi, ancien doyen de la faculté de Médecine de Tunis, Fethi, Noura et Raoudha, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre
Ancien ministre des Transports (1991) et ancien PDG de Tunisair et de la Banque de Tunisie (1992), pendant 16 ans, Faouzi Belkahia, économiste, financier, formé à l’Ecole Centrale de Paris, s’est distingué par un sens inné de l’organisation, de l’efficacité et de la discrétion.
Aux côtés de Habib Bourguiba Jr alors PDG de la BDET, il formait avec Chekib Nouira, Mohamed Brigui, Samir Marrkachi, Hédi Dridi, Brahim Riahi, Nejib Ben Debba, Ridha Ben Mosbah et autres jeunes compétences alors fraiches émoulues des grandes écoles, un véritable Dream Team.
Analyser des projets, réussir leur montage financier et veiller à leur développement a toujours été son fort. Président de l’Association Professionnelle des Banques, il n’a pas hésité à y apporter sa contribution, tout comme il l’a fait à la tête de l’Association d’Amitié Tunisie/France. Contraint par la maladie à mettre fin, en mars dernier, à ses fonctions de PDG de la BT, Faouzi Belkahia a également reçu un vibrant hommage, lors de l’assemblée générale de la banque, le 16 juin 2008, de Mme Abdallah qui lui a succédé.
Tout récemment, son ami Bizertin, Bertrand Delanoë, Maire de Paris, évoquant les relations entre les deux pays et le capital Intelligence de la Tunisie, n’avait pas manqué de déclarer à Jeune-Afrique : «l'investissement dans la formation est un vrai enjeu, de même que les investissements croisés. Un homme comme Faouzi Belkahia, l'ancien président de la Banque de Tunisie, à qui je veux rendre hommage, a été l'un de ceux qui ont le mieux compris cette nécessité de mêler capitaux étrangers et tunisiens, afin de créer une richesse fondée sur l'intelligence, la main-d'œuvre et la prospérité partagée.»
Indéniablement, Faouzi Belkahia, laissera ses marques.