Tuninter : Quel message nous envoie l'Italie ?
« Inique, excessif, non-fondé… » Le verdict prononcé par un tribunal italien à l’encontre des dirigeants et équipages de l’ex-compagnie aérienne tunisienne Tuninter choque profondément les Tunisiens ainsi que leurs amis italiens. L’amerrissage, en août 2005, de l’ATR 72, dans les eaux internationales au large des côtes italiennes était bien dû à une défaillance technique du constructeur. Toutes les enquêtes et expertises l’ont bien démontré : la responsabilité de la compagnie et encore moins de ses équipes ne saurait être engagée. Plus, les observateurs ont été unanimes à relever l’exemplarité de la conduite des autorités tunisiennes et de Tuninter dans la gestion de cet incident, dès les premières minutes de sa survenue. « Une prise en charge exemplaire » n’hésitent pas à affirmer nombre d’experts.
Cellule de crise immédiatement déployée, interventions énergiques en faveur des rescapés et des familles des victimes, dédommagements, expertises, etc. Rien n’a été laissé au hasard, rien n’a été épargné. En toute confiance, l’équipe d’avocats en charge de la défense, a plaidé dans la sérénité, se fiant à une justice censée être équitable. Rien dans les faits ne saurait accabler la partie tunisienne. Sauf, s'il y a des pressions extérieures. Faute d'explications, on finirait par y croire.
Ce que personne ne comprend aujourd’hui, c’est pourquoi tant d’acharnement judiciaire ? Pourquoi ce verdict ? Quel est le message exact que la justice italienne a voulu adresser à la Tunisie ? Les Italiens eux-mêmes n’arrivent pas à le décoder. Voici deux pays proches, liés par des siècles d’amitié, des échanges profonds et féconds, et des prolongements naturels, depuis l’aube des temps, qui ne sauraient souffrir de pareille sentence fort pénalisante.
Evidemment, lorsqu’on cherche à accabler Tuninter, aucun moyen, même extérieur au dossier, n’est épargné. Mais, tant que le contenu technique et juridique est parfaitement irréprochable, l’acharnement ne trouve aucune explication. A moins que…
Les voies de recours ne sont pas encore épuisées. Gardant confiance dans la solidité du dossier, l’équité de la justice et l’amitié historique, les Tunisiens, certes profondément meurtris par ce verdict, espèrent que justice soit rendue. Les chasseurs de primes, marchands de victimisation et manipulateurs d’opinions, n’ont pas droit de cité. L’équité devra l’emporter.