Moncef Ben Mahmoud: une fidélité sans faille aux valeurs sadikiennes
Si Moncef est né en Janvier 1931, à la rue Ben Mahmoud, à Radès, dans la résidence d'été familiale qu'avaient choisi ses parents, pour abriter leur jeune foyer, préférant ainsi gérer leur vie à l'écart des interférences traditionnelles de la grande maison de la rue Ben Mahmoud de la Médina de Tunis.
Ce souci d'indépendance, hérité de ses parents, il le cultivera tout au long de sa vie, car c'est cette même indépendance d'esprit qui amènera ses parents à l'inscrire au Collège Sadiki, - Il ira à Sadiki, comme Bourguiba, insistait sa mère en 1937 et non pas à la Zitouna. Il fut donc le premier membre de la famille à ne pas intégrer l'enseignement de la Grande Mosquée, où son grand père et d'autres ancêtres ont compté parmi les Cheikhs enseignants et où tous ses cousins élimaient leur Jebbas.
Tout au long de son parcours professionnel, qui l'a mené de Béjà à Berne ou du CERES au Palais Présidentiel de Carthage, en passant, entre autres, par Matignon et la Mairie de Paris, l'esprit de Sadiki ne l'a jamais quitté. Sadiki fut son alma mater, sa matrice intellectuelle et culturelle. Même s'il a été toujours reconnaissant envers les grandes sollicitudes qu'on a eu à son égard et la confiance qu'on lui a, à plusieurs reprises, accordée et renouvelée au cours des multiples étapes de sa vie professionnelle, il n'a jamais ressenti autant d'appartenance que celle portée à la famille et aux valeurs Sadikiennes.
Professeur d'Arabe avant tout et surtout, il a été très vite appelé à faire partie de l'Administration du système éducatif de la Tunisie indépendante, au 'Collège Sadiki' d'abord et à divers postes au Ministère de l'Education Nationale ensuite. C'est en France qu'il a été appelé en 1975 à être l'ambassadeur de la langue arabe et de la 'Tunisianité' auprès du chef de gouvernement de l'époque Jacques Chirac et de son entourage (à qui il aurait été appelé à donner des cours d'Arabe). Discret jusqu'au bout, Si Moncef n'a jamais communiqué sur les détails d'une telle mission rendue publique par une "indiscrétion" de la regrettée Didon/Néfissa Ben Said).
De retour en Tunisie, les évènements marquants de l'histoire de la Tunisie le trouveront au cabinet du premier ministre, Hédi Nouira à la fin des années 70, à la tête de la direction générale de la Radio Télévision Tunisienne au début des années 80, et au palais de Carthage dans la deuxième moitié des années 80.
Nommé ambassadeur de Tunisie à Berne en 1988, c'est à la rue Bab Bnat qu'il achèvera son service, au Ministère de l'Education Nationale, à Bab Bnat, au pied des "collines du merveilleux jardin et des coupoles" de Sadiki, pour reprendre l'hymne Sadikien qu'il connaissait par coeur et avait plaisir à entonner à toutes les manifestations des 'anciens'.
Il s'est éteint à l'aube d'un dimanche du mois de mars de 1996. Un dimanche de printemps, lui qui n'était pas encore à l'automne de sa vie. Mais un dimanche quand même.