Que font à Doha toutes ces stars tunisiennes?

Doha - De notre envoyé spécial -  Sans qu’il s’agisse d’une semaine culturelle tunisienne officielle, ne soyez pas surpris de rencontrer ces jours-ci à, Doha la capitale du Qatar, plein de nos stars. Jugez-en par vous-même. Le poète Mohamed Seghaier Ouled Ahmed a participé samedi au Festival de la Liberté et de la Créativité avec Ahlem Mostaghnmi, Samih Al Kacem et d’autres ténors. Sous la tente de la poésie, il a déclamé avec le ton qu’on lui connait, un superbe bouquet de ses poèmes, suscitant de vifs applaudissements.

Le séminaire organisé en marge de ce festival a été marqué par l’intervention d’un autre Tunisien, Me Mekki Jaziri, qui a traité du rôle des ONG dans l’ancrage des droits et de l’esprit citoyen.

Autres célébrités tunisiennes présentes, Fadhel Jaziri et Jalila Baccar qui devaient donner une représentation de Kamoun, compromise  à la dernière minute par un contretemps logistique. L’une des chevilles ouvrières de ce festival n’est autre que Lassaad Jammoussi, de la Faculté des Lettres de Sfax. Choisi comme Expert Consultant, il se déploie de toutes ses énergies, ouvrant largement son carnet d’adresses pour concocter un bon programme et recommander des tètes d’affiche. Lassaad était au podium lors de la conférence de presse de clôture. Son contrat est reconduit et sa mission est de travailler sur l’expansion de ce festival dans les pays arabes et en Europe, avec des sessions déjà programmées à Paris, Tunis et Casablanca.

A quelques encablures du Festival, le centenaire de notre poète national Aboul Kacem Chebbi était célébré ce week-end par le Salon Culturel. Devant un public nombreux, l’universitaire tunisien,  Mohamed Lotfi Youssfi a été invité à évoquer le parcours de Chebbi, sa poétique et son œuvre.

Coté cinéma, le Royal Plazza, rappelle l’ambiance et les figures de nos JCC. La jeune réalisatrice formée en Belgique, Nadia Touijer a projeté samedi son court métrage « Traversée » qui a retenu l’attention des critiques. Elyès Baccar est arrivé dimanche pour présenter ses deux nouveaux films tournés dans les territoires occupés. Habib Attia (Cinetelefilms) a débarqué lui aussi dimanche avec Anis Lassoued. Nos cinéastes sont partis  à  Doha séduire le public, rafler des prix et renforcer leur collaboration avec Al Jazeera Childrens qui leur confie souvent nombre de productions.

Et ce n’est pas tout, la chanson tunisienne n’est pas absente. Latifa  est de nouveau à Doha, venant d’Abu Dhabi ou elle avait donné un grand concert. En février dernier, elle était déjà dans la capitale du Qatar pour un gala avec Lotfi Bouchnak au profit des victimes de Gaza. Fidele à sa tradition, notre cantatrice n’a pas omis de rendre visite aux médias qataris et c’est ainsi qu’elle a été reçue notamment par Babakar Aissa, le rédacteur-en-chef du quotidien Raya.

Ce même journal a, d’ailleurs, évoqué dans son édition du dimanche, la prouesse du jeune mathématicien Karim Ghariani, auteur de la Karimation. Reproduisant une dépêche d’agence à ce sujet, il a souligné le génie tunisien.

Dans les salles de concerts, de cinéma et de conférences, ou encore les cafés et restaurants de souk Al Wagef, comme partout dans ce merveilleux émirat qui, fort de ses richesses énergétiques, est loin de connaitre la crise, la Tunisie des arts et de la culture est de plus en plus presente. Cinq heures de vol seulement séparent les deux pays, mais tout les rapproche.