Sonia Atfi
Sonia Atfi, 28 ans, illustre parfaitement cette deuxième génération de communicateurs tunisiens qui brillent au Qatar. Journaliste et présentatrice- vedette sur la chaine Al Kass, son parcours, atypique, souligne la valeur de la compétence et de la détermination. Lycéenne à Bab Jedid, elle était férue de littérature et d’audiovisuel. C’est ainsi qu’elle se dirigera pour ses études supérieures vers le multimédia en se spécialisant dans le son, l’image, et les TIC.
Son objectif était de devenir camerawoman, monteuse, et pourquoi pas réalisatrice.
Diplômée, la chance lui sourit en 2001, à la faveur des Jeux Méditerranéens. La Télévision Tunisienne lui ouvre ses portes pour y faire ses premières armes avec les équipes de production. De ses patrons, Raouf El Basti, Brahim Fridhi, Hammadi Arafa, Zouheir Guembri, Mohsen Bouderbala, Mohamed Ghodhbane et autres, elle garde un souvenir inoubliable.
Sa passion pour l’audiovisuel, elle la pratique intensément. Sonia est de tous les reportages, de toutes les productions, partout sur le terrain, partout sur les plateaux, sans compter les heures. « Une époque merveilleuse, évoque-t-elle avec nostalgie, attablée avec des confrères dans petit café qatari au village typique de Souk Al Wagf. Tous des jeunes, unis, solidaires, et un excellent esprit d’équipe qui compense le manque de moyens et la modestie des conditions de travail. Les conseils de nos aînés et leur patience ont été très formateurs, ajoute-t-elle.»
Plus que la chance, la détermination et l’effort
Par la force de son labeur et de son ardeur, elle est cooptée par Canal 21 et commence à monter en grade, toujours dans la production, derrière la caméra, la 2, celle qu’elle préfère le plus. L’ambiance est merveilleuse, la qualité est garantie. C’est alors qu’elle est sollicitée, en 2006, forte de 5 ans d’intense expérience, pour partir au Qatar, rejoindre les équipes techniques d’Al Kass. Murement réfléchie, sa décision est prise et la voilà atterrir à Doha un 17 novembre 2006. Une nouvelle saga commence.
Les studios sont ultramodernes, les équipements, de la dernière pointe de la technologie, et l’organisation du travail incitent à l’excellence. Sonia commence par faire montre de ses talents techniques et artistiques derrière la caméra. Mais rapidement, ses patrons découvrent que « la petite tunisienne », censée être uniquement francophone, maîtrise en fait parfaitement la langue arabe, qu’elle rédige merveilleusement et qu’elle présente très bien. Pourquoi ne pas la pousser de l’autre côté du studio et la hisser sur le petit écran ?
Méticuleusement
Sans le moindre tract apparent, Sonia saute le pas. Et la voilà journaliste, rédactrice et présentatrice. Très à l’aise, mais sans le moindre vedettariat, plutôt dans la sobriété et l’élégance, elle plonge dans l’univers du sport, le foot en tête, analysant tous les recoins des équipes qataris, des championnats, coupes et tournois, élargissant ses horizons aux autres pays du Golfe, et à l’ensemble du monde arabe, sans se détourner du foot européen et mondial.
Dès lors, plus rien ne lui échappe. Méticuleusement, elle lit tout, épluche les médias, visionne matchs et tournages, examine interviews et analyses, comme une vraie Pro. Venue des techniques audiovisuelles, elle sait bien qu’elle doit écrire ses textes avec panache, soignant son vocabulaire et le sertissant de petites phrases qui font mouche. Le tout, doit être servi sur écran habillé par des images fortes, et son approprié, mixant la chaleur du spectacle à la sagesse séduisante du commentaire. Dans cet art, Sonia excelle, comme en témoignent les téléspectateurs désormais accro de ses apparitions.
Comment vit-elle à Doha ? « Agréablement, dit-elle avec un hamdoullah très tunisien. ». Très investie dans son travail, elle consacre le peu de temps libre dont elle peut disposer à lire et à se documenter. Quand il faut beau, soit quelques bonnes semaines, elle se plaît à sortir flâner dans les parcs ou au bord de la mer. Mais, par température élevée, elle reste chez-elle s’offrant de temps à autre quelques rencontres avec des consœurs.
Progresser, encore plus loin !
Toujours connectée à la Tunisie, par la télé, la radio, le téléphone et l’internet, elle continue à suivre la vie des médias et adore chatter avec ses amis restés au pays. Son grand bonheur, c’est d’en recevoir ceux qui viennent en visite à Doha et de les entourer de sa généreuse hospitalité. Dès qu’un ami se signale, elle se lance dans sa 4x4 rouge, pour aller le chercher, lui faire visiter la ville et s’enquérir auprès de lui des dernières nouvelles du pays. Mais, son temps est très compté. L’appel du devoir l’appelle et la voilà courir vers la rédaction préparer son journal.
Quels sont ses projets d’avenir ? « D’abord gagner en expérience, innover et performer, confie-t-elle à Leaders, avec modestie réelle et forte détermination. Mais, l’évolution des TIC, le lancement de la TV mobility qui fera parvenir la télé sur les téléphones portables, les prouesses du son et de l’image, comme la montée en puissance de l’industrie du contenu, ouvrent de nouvelles perspectives. Il faut progresser sans cesse, aller encore plus loin dans cet art. Ce qui est merveilleux, c’est qu’on se sent très à l’aise au Qatar et on accède aux grandes innovations.»
Rentrer à Tunis ? Inéluctablement. En vacances pour se ressourcer… et un jour, certainement.
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voila une trés bonne experience pour les nouveaux nées dans leurs carrières bravo et merçi de nous avoir honnorer dans un pays étrangère