Face à la crise, la Tunisie opte pour la stratégie des niches
«Si l’Europe, la France en particulier, cherche un levier industriel puissant pour faire face à la crise, elles n’ont qu’a regarder en Face. Au lieu des délocalisations totales et lointaines, elles gagnent à opter pour des délocalisations partielles et proches ! » Le diagnostic posé par un haut responsable tunisien prend valeur de recommandation et d’invite. N’ajoute-t-il pas en effet : dans cette perspective, la Tunisie offre un bon site, bien approprié, comme en témoignent nombre d’initiatives récentes. Plus, un emploi délocalisé sur nos rivages, préserve des emplois dans le pays d’origine, en créent probablement d’autres et pérennise la maison mère.»
Interrogé par Leaders sur l’impact de la crise sur l’économie tunisienne, il souligne que le pays a su développer rapidement une résistance intelligente. Certes, les exportations industrielles ont accusé durant le premier trimestre une chute de 15%, mais le taux n’est pas uniforme et certains secteurs ont même enregistré de bonnes performances. Tel est le cas des composants automobiles qui, malgré la forte crise qui frappe l’industrie mondiale, parviennent à accroître de 12% leurs exportations. Incontestablement, les pressions exercées par la crise en Europe, offrent de nouvelles opportunités qu’il convient de savoir saisir. En identifiant de petites niches et sachant s’y installer utilement, on peut en tirer grands bénéfices.
L’année 2009 sera, selon ce haut responsable une année difficile, très difficile même. Mais, en adoptant une stratégie de flexibilité, de pro-activité et d’exploitation des petites niches, l’industrie tunisienne parviendra à en limiter les dégâts et, pourquoi pas, y trouver de nouveaux ressorts de croissance. L’Europe gagnerait, sans nul doute, à explorer tout le potentiel du site tunisien. Le réseau des industries liées au secteur aéronautique et qui commence à s’implanter en Tunisie a été le premier à s’en convaincre et sera ainsi le premier à récolter les dividendes de cette sage décision.
En pleine visite du Premier ministre français, François Fillon et à la veille du Forum d’Affaires organisé à cette occasion, l’analyse fait passer un message fort.