Les maladies émergentes : quand la nature se venge!
Alors que le monde entier était confronté à la crise économique, la plus grave qu’il ait jamais connue depuis la Grande Dépression de 1929, une grippe dont l’origine a été attribuée trop vite au porc, alors que le virus n’a pas été isolé jusqu’a présent chez cet animal, a fait son apparition, reléguant au second plan les cours des principales bourses mondiales et la montée du chômage dans la plupart des pays, qui faisaient, jusque là, les gros titres des mass media internationaux.
D’une manière subreptice, comme par effraction, cette maladie est venue rappeler à l’humanité tout entière les heures les plus sombres de son histoire, celles qui ont été marquées par des pandémies comme la peste, le choléra et enfin la grippe espagnole qui avait fait en 1920, au lendemain de"la Grande Guerre", 50 millions de morts, des souvenirs qu'elle s'est, toujours, employée à refouler dans son subconscient parce qu'ils lui rappellent trop sa vulnérabilité face aux forces de la nature et à la maladie.
Halte à la croissance
L’homme reste un roseau pensant malgré les formidables avancées techniques et scientifiques. Face aux typhons, aux ouragans, il ne peut que constater les dégâts. Cette nature, il a cherché, de tout temps à la domestiquer, à exploiter ses richesses au point d'oublier que les richesses de la terre ne sont pas inépuisables. Un modèle de développement qui fait peu de cas du respect des équilibres naturels. En 1972, le club de Rome, un Think tank européen avait lancé son fameux slogan: "Halte à la croissance" appelant au respect des équilibres naturels, c’est de cette période que date l’apparition de concepts qui ont fait fortune depuis: «développement solidaire» «développement durable» BNB (Bonheur National Brut). Cet avertissement avait, en son temps, provoqué des discussions passionnées dans de larges franges des opinions publiques occidentales mais suscité, tout juste, des haussements d’épaules chez les gouvernants.
Il a eu, néanmoins, le mérite d’attirer l’attention sur les risques du « toujours plus », alors que dans le tiers monde, on suivait d’un œil amusé ces "discussions de riches" tout en continuant à mimer le schéma de développement des pays socialistes et leurs fameuses « industries industrialisantes», véritables tonneaux des Danaïdes, qui seront, deux décennies plus tard, à l'origine de la chute du communisme et feront le lit de l'intégrisme dans les pays arabes.
On connaît la suite: le règne du consumerisme et son stade ultime, le capitalisme sauvage, la dégradation du cadre de vie, la surexploitation des terres, l'élevage intensif du bétail au point de lui fournir des aliments à base de viande, le réchauffement de la terre, les bouleversements climatiques et l’apparition de maladies jusque-là inconnues. Depuis dix ans, on a eu droit à la maladie de la vache folle, au sras, à la grippe aviaire et, tout récemment, à la grippe porcine.
Agressée, la nature se venge!