Syrine Ben Moussa, la nouvelle reine du malouf
Paris est-elle devenue la capitale des virtuoses de la musique tunisienne? Après Amel Methlouthi et Hend Zouari, voici une nouvelle étoile montante, reine du Malouf, Syrine Ben Moussa. Bien que se produisant pour la première fois au Théâtre de la Ville à Paris, elle a conquis les mélomanes venus nombreux. Avec Khadija El Afrit (qanoun), Nawfel El Menaâ (ney), Outail Meâoui (violon), Mohamed Abdelkader Bel Hadj Kacem et Dahmane Khalfa (percussions), elle a su captiver un public attentif, féru de cette belle musique héritée des Andalous.
Sur les traces de Hend Zouari, Syrine prépare un mastère à la Sorbonne pour lui ouvrir la voie au doctorat. Sans perdre une minute de son séjour à Paris, elle partage ses rares moments de loisirs à l’enseignement de la musique arabe et aux répétitions pour affiner son art. L’enseignement de la musique, elle le prodigue à des enfants, surtout des 2ème et 3ème générations de l’émigration maghrébine en France, pour apprendre l’arabe en apprenant le malouf. Un vrai concept.
Testour, la Rachidia et Tahar Gharsa
Originaire de Testour, capitale du malouf, Syrine, née à Tunis en 1984, dans une famille de mélomanes. Elle a été bercée depuis sa prime enfance, par cette musique ancestrale, douce et raffinée. Naturellement, cela est devenu pour elle « une partie intégrante de moi, un retour vers une Andalousie rêvée et un trésor que nous avons hérité ». Son père, architecte, l’emmenait, encore très jeune, suivre les concerts de la Rachidia, au cœur de la Médina de Tunis. Le déclic s’est produit en elle à 9 ans, au sein du club de musique de son école primaire, avant de s’inscrire à 11 au conservatoire, pour faire du violon.
Depuis lors, plus rien n’arrête son élan! Parallèlement à ses études secondaires, elle décroche le diplôme de musique arabe (2002) et rejoint le club de malouf de Tahar Gharsa pour s’y initier, un an durant, aux secrets de son art. Généreux et affectueux, le grand maître lui fit découvrir les trésors du chant arabo-andalous, l’entourant de sa sollicitude et guidant ses pas pour faire épanouir tout son talent.
Paris l’adopte
A l’Institut Supérieur de Musique où elle s’inscrit en 2003, la voie lui est ouverte pour allier études académiques, recherches musicales et exercices. Quatre ans après, titulaire de la maîtrise, brillamment réussie, elle obtient une bourse de recherche pour un mastère à la Sorbonne. Et la voilà à Paris ! Une success story commence.
Virtuose du Oud, elle commence à faire son chemin, élargissant ses horizons aux chants maghérbins, affirmant ses dons et séduisant les plus connaisseurs. Son spectacle au Théâtre de la Ville est salué par les critiques et célébré par les médias parisiens. Grâce à elle et à cette nouvelle génération talentueuse, en relais avec Lotfi Bouchnak et Anouar Braham, la musique tunisienne retrouve son éclat.