L'information économique et financière: comment la réussir?
Améliorer le contenu de l’information, c’est agir sur chacun de ses segments. A commencer par l’information économique et financière qui prend, aujourd'hui, une importance déterminante. La conférence nationale qui doit en débattre, ce jeudi 14 mai, sur instruction du Chef de l’Etat, est porteuse d’espoir. Quels défis suscitent l’économie mondialisée pour les médias ? Comment satisfaire les exigences des publics spécialisés parmi les analystes et opérateurs économiques, mais aussi le grand public ? Quelle valeur ajoutée offrent les TIC en la matière. Quelle déontologie, voire auto-régulation s’impose ? Quels sont les supports hors-médias à promouvoir ? Et, la grande question, cruciale, quelle formation appropriée dispenser pour alimenter les médias en bons journalistes spécialisés ?
Toutes ces interrogations, légitimement posées lors des travaux préparatoires de la conférence, par le Ministre Rafaa Dekhil, en charge de la communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, sont dignes d'une réflexion approfondie. Levier de développement, mais aussi vecteur d’attractivité et outil de positionnement, l’information économique et financière devient cruciale pour chaque entreprise, quelle que soit sa taille. Tant pour se renseigner que pour agir et se faire percevoir.
L’évolution récente de la Bourse de Tunis, comme celle des médias, notamment électroniques, a mis en exergue la sensibilité de tous ces éléments. La répercussion devient immédiate et, parfois, la sanction s’avère pénalisante. Un seul chiffre, un seul fait, et l’action s’en trouve touchée. L’habileté et le savoir faire bâtissent le succès alors que la moindre fausse manœuvre ou l’inadvertance provoquent des dégâts qui risquent d’être irrattrapables. Les exemples foisonnent. L’instauration d’une stratégie de communication financière, durable, professionnelle, fluide et transparente, renforce la confiance et consolide la crédibilité. Or, nous savons tous à quel point, par ces temps de crise mondiale, la première exigence est la restauration de la confiance.
A chacun son rôle, dans la complémentarité
Trios niveaux d’intervention sont distincts. D’abord la production de l’information de base, c'est-à-dire de l’unité statistique, du renseignement utilitaire. Vient ensuite l’analyse, par des spécialistes. Tel un bilan de santé, c’est aux médecins de l’interpréter. En troisième niveau, c’est aux journalistes de la mettre en perspective et de la communiquer. Et dans l’ordre respectif, car imaginez ce qui pourrait en advenir si c’est aux journalistes de produire la statistiques, et aux médecins de la communiquer, sans interprétation…
Ce qui compte le plus, c’est de mettre en place les unités de base de production de l’information économique et financière dans chaque ministère, chaque organisme, chaque établissement et d’organiser les relations presse. Certes, le Conseil National de la Statistique que préside désormais M. Mohamed Ali Daouas, succédant à M. Ridha Ferchiou, a mis de l’ordre dans l’étalonnage statistique. Il appartient à présent aux communicateurs de jouer leur rôle au service des médias.
L’appel lancé, fin janvier, par le Chef de l’Etat pour promouvoir l’information économique trouve son écho. Sans précipitation ni improvisation, le ministère a pris le temps nécessaire pour bien préparer cette conférence nationale. Son ouverture par le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi, le programme de ses travaux et la qualité des intervenants, augurent d’une moisson bénéfique. Oui, indéniablement, nous avons besoin en Tunisie d’une information économique et financière de qualité, positive, porteuse, développatrice, bref, au service de la croissance, dans les médias et en hors-médias. Les TIC viennent en appui, la formation et le perfectionnement en atout. Telle est la voie de l’avenir.