News - 14.05.2009

Faycal Baatout, le bon choix de Dar Assabah

« Demandez le savoir jusqu’en Chine » dit-on. Faudrait-il, désormais, dire « Et cherchez la perle à Doha »? C’est, en effet, sur notre confrère Fayçal Baatout que le choix s’est porté pour animer les rédactions du groupe Dar Assabah. Journaliste chevronné qui aligne pas moins de 31 ans d’expérience, il allie professionnalisme, indépendance et un large carnet d’adresses international.

Pendant les 17 premières années, il a été à bonne école auprès de feu Slah El Amri, vécu la naissance d’Al Anwar, d’Ech-Chourouk et d’Al Moussawar. Puis, 14 ans durant, établi au Qatar, au cœur des pays du Golfe, il a pu accompagner l’élan d’une presse de qualité (Al Watan), avant de diriger le Bureau de l’AFP et d’assurer la correspondance de nombre de stations radio internationales.

« Un grand passionné, talentueux et intelligent »


Le journalisme, il l’a dans la peau. Depuis l’enfance. Et c’est tout naturellement que, bac en poche, débarquant à Tunis de Touza (Monastir, Sousse), en 1979,  il se dirige vers l’IPSI. La première personne qu’il y rencontrera sera… Noureddine Achour, l’actuel rédacteur-en-chef du quotidien Assabah. Son co-locataire de chambre au foyer universitaire de la rue de Kairouan n’est autre que Mustapha Machat qui rejoindra Assabah.

Curieuse destinée. Fayçal Baatout commencera, lui aussi à Assabah, non pas en tant que journaliste mais plutôt correcteur. Depuis ce jour-là, sa carrière était tracée, avec des allers-retours à Dar-Assabah. Un jour, il essaya de placer un article. On lui fit remarquer qu’on ne mélangeait pas les genres et que les correcteurs restaient correcteurs alors que les rédacteurs sont les rédacteurs. Mordu par sa passion journalistique, Fayçal ira, rue d'Avignon, offrir ses articles en tant que pigiste à l’hebdomadaire Al Bayane (dirigé alors par Slah El Amri, un ancien, lui aussi, d’Assabah), tout en poursuivant, le soir, sa carrière de correcteur, juste à l'autre bout de l'avenue de Paris, rue de Marseille, à l’imprimerie d’Assabah.

« Un grand passionné, talentueux et intelligent »

Cette double vie ne pouvait continuer longtemps. Le hasard fait bien les choses. El Amri s'apprêtait à quitter Al Bayane pour lancer son propre journal, Al Anwar. Il était, précisément, à la recherche de journalistes de talent. et le voilà mettre le grapin sur son poulain, qui sera son "fils adoptif". Il le formera à la dure, lui montrant la voie, l'initiant aux ficelles du métier, le poussant à se dépasser continuellement, le coachant vers d’autres challenges. Une relation exceptionnelle.

Evidemment, Fayçal émergera, très vite, du lot. Au sein de l’équipe d’Al Anwar,  Il imprime son style incisif, court, bien informé, mordant. Ses articles sont très prisés. Il est sollicité par tous. Pas un cercle politique qui ne lui est fermé. Pas un ministère, un parti, un salon, une région, une organisation où il n’est pas invité. "Un grand passionné, talentueux et intelligent", dira de lui à Leaders, l’un de ses maîtres de l’IPSI."

Parfois, entre «le fils prodige» et «le père spirituel», la relation est tendue jusqu’à la rupture. Par deux fois, cela a failli se produire et ce fut pour aller à Dar Assabah. D’ailleurs, il ira même y passer sa première journée, avec rang de rédacteur-en-chef. Mais le voilà rattrapé de justesse et "ramené à la Maison".

Du vrai passionnel

La dernière fois, Slah El Amri, lui dit : «Tu as voulu partir juste pour avoir le titre de rédacteur-en-chef ! Alors le voici. Prends les rênes d’Al Moussawar et montre-moi ce que tu vas en faire!» A la tête de cet hebdo, il aura pour compagnon de fortune Noureddine Boutar, celui qui lancera en 2003, Radio Mosaïque et continue à faire son succès. « On s’est éclaté », raconte à Leaders, Fayçal Baatout, rencontré en avril dernier, précisément au cœur de la nouvelle île Pearl, à Doha. Costume clair en lin, chemise en soie, pochette élégante, la mise soignée et une 4x4 rouge rutilante, il est à Qatar comme un poisson dans l’eau. Une véritable icône.

Fayçal fera le bonheur des lecteurs d’Al Moussawar, innovant sans cesse, créant de nouvelles rubriques, redoublant d’idées créatives et multipliant les scoops. Quand il a fallu muscler davantage le quotidien Ech-Chourouk, il ira prêter main forte au « père ». Homme de la nuit, homme du jour, homme de la culture et de la vie, la fibre politique et le sang d’encre, Faycal est aux premières loges. En 1993, la monotonie commence à le guetter. Il cherche de nouvelles aventures, de nouvelles expériences, de nouveaux horizons. C’est ainsi qu’il cède à l’appel du Golfe et accepte la proposition du quotidien Qatari, Al Watan. Il croyait y effectuer un parcours de santé et le voilà ancré à Doha depuis 14 ans.

A partir de ce magnifique émirat, prospère et moderniste, Fayçal promènera son regard, et son intelligence, sur toute la région. Doha est, en fait, un grand carrefour où se rencontre le monde arabe : intellectuels et hommes politiques, investisseurs et chercheurs de trésors, à la fois le Quartier Latin et Wall Street. Son regard est accaparé par les médias, les grandes mutations des journaux, la montée des chaînes satellitaires, l’éclosion de l’Internet… Intelligemment, il observe tout, note tout et se construit une riche expérience.

Et c’est, finalement, cet oiseau rare, 100% tunisien, 100% patriote, 100% professionnel que Dar Assabah finira par récupérer. C’est là qu’il avait commencé, c’est là qu’il mettra à profit ce capital de savoir et de connaissances. Une fois de plus, le nouveau management de Dar Assabah fait preuve de sagesse et de grand discernement. Il n’est pas facile de trouver ou inventer un grand journaliste, apprécié et respecté, connu et reconnu, à même d’animer les équipes, sans jouer au Chef, d’inspirer, motiver, et conduire pour imprimer tant de changements aux journaux de la maison, sans faire l’éléphant dans un magasin de porcelaine.

Dès ce 1er juin, Fayçal Baatout viendra en appui, croit savoir Leaders. Pour lui qui espérait savourer le Boujaafar, comme pour toutes les équipes, pas de vacances, pas de répit, l'agenda est déjà chargé avec toutes les échéances et tous les impératifs. Les lecteurs sont impatients et le nouveau management s'est engagé à faire plus et mieux. Le choix de Fayacla Baatout donne déjà un signal fort et traduit une réelle détermination que le payasage médiatique tunisien apprécie à sa juste valeur.