Ces Tunisiens, Casques Bleus, "sans peur et sans reproche"
Ils portent haut et fort le drapeau tunisien en Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Tchad et Burundi, sur les traces de leurs prédécesseurs au Congo, en Somalie, au Cambodge, et partout où les Nations Unies ont sollicité les forces tunisiennes. Ces Tunisiens casques bleus, valeureux gardiens de la paix dans le monde, ont toujours bravé les pires difficultés des conflits et guerre. Avec abnégation, courage et patriotisme, ils sont l’honneur de tout un pays. Les célébrer, à l’occasion de la journée mondiale dédiée aux casques bleus, c’est une occasion pour rappeler leurs hauts faits et la contribution substantielle de la Tunisie au maintien de la paix.
Elu le 24 avril dernier, le nouveau bureau de l'Association Tunisienne pour les Nations Unies, présidée par l'Ambassadeur Ali Hachani, connaîtra ce vendredi 29 mai, son baptême du feu avec la célébration de cette journée. L'espace Sophonisble, à Carthage, abritera une conférence-exposition qui verra la participation des Ministères concernés et sera marquée par les interventions des Professeurs Rafaa Ben Achour et Habib Slim.
17 opérations de maintien de la paix
Depuis 1960, soit, quatre ans seulement après l'indépendance, les Forces tunisiennes ont participé à 17 opérations de maintien de la paix dans le monde sous l'égide de l'ONU. La première mission avait eu pour théâtre le Congo alors en proie à une guerre civile suite à la proclamation de l'indépendance de cette ex colonie belge. Un contingent de 2200 soldats de la toute jeune armée tunisienne, commandé par le Colonel Lasmar Bouzaiane, avait été dépêché dans la province du Katanga qui menaçait de faire sécession avant d'être chargée de l'instauration de la sécurité dans la province du Kassai, vaste comme quatre fois la Tunisie.
Le hasard a voulu que, quarante huit ans plus tard, le 9 mai 2008, un autre contingent tunisien, en mission au Congo (MONUC), reçoive la médaille de l'ONU à l'occasion de la fin de sa mission, et ce en reconnaissance des éminents services qu'il a rendus pour le maintien de la paix dans ce pays.
Prenant part, pour la première fois la parole à une telle cérémonie, M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) et Chef de la MONUC avait félicité les soldats tunisiens pour leur comportement exemplaire: «votre digne comportement vous vaut d’avoir enregistré un niveau zéro en matière d’abus et d’exploitation sexuels, qui fait l’objet de nombreuses directives de ma part. Ce faisant, vous pouvez êtres fiers d’être de dignes représentants de votre pays».
Les forces tunisiennes avaient participé, sous l'égide des Nations Unies, à plusieurs missions de maintien de la paix dans différentes parties du monde. Dans des conditions parfois difficiles, voire périlleuses, les forces tunisiennes se sont toujours acquittées convenablement et honorablement de leurs mission, ce qui leur a valu le respect et la considération des différentes instances onusiennes et la reconnaissance des citoyens des pays concernés.
Depuis 2001, des régiments tunisiens participent, avec des officiers observateurs, à des missions de maintien de la paix en Erythrée et en Ethiopie.
En 2003 une mission tunisienne composée d'officiers observateurs et d'officiers de brigade participe à des opérations de maintien de la paix en Cote d'Ivoire.
La Tunisie a, par ailleurs, participé à 14 opérations de maintien de la paix dans le cadre des forces de l'ONU. La plus importante était la mission qu'elle a assurée au Cambodge (1992-1993) où elle avait assuré une mission de pacification du pays après la guerre civile qu'a connue ce pays.
Les forces tunisiennes étaient alors composées d'un contingent de 850 soldats qui avaient pour mission de procéder à des opérations de désarmement des groupes armés, de sécuriser les habitants et d'assurer la sécurité des convois humanitaires et des camps de réfugiés.
L'équipe médicale qui accompagnait le contingent a prodigué des soins à plus de dix mille malades et blessés, victimes du conflit cambodgien.
A côté de ses missions militaires et humanitaires, les forces tunisiennes étaient aussi chargées de veiller au bon déroulement des opérations électorales qui constituaient, alors, un acte de salut sur la voie de l'édification l'Etat cambodgien.
Les forces tunisiennes ont également participé aux opérations de maintien de la paix en Somalie avec un contingent de 250 soldats qui ont contribué entre 1993 et 1994 à l'opération "restore hope". Une équipe médicale militaire tunisienne avait alors mis en oeuvre une vaste campagne de vaccination qui a profité à quelque 2500 mères et 6000 enfants somaliens.
Les forces tunisiennes ont, par ailleurs, pris part aux opérations de maintien de la paix au Rwanda avec un contingent de 500 soldats. La contribution tunisienne aux missions onusiennes de maintien de la paix et de la sécurité dans le continent africain procède de la conviction de la Tunisie que le développement de l'Afrique est tributaire de l'instauration d'un climat de sécurité et de paix et du règlement des conflits armés.
Il convient de rappeler que pour appliquer les résolutions onusiennes adoptées par le conseil de sécurité, l'Organisation des Nations Unies accomplit deux sortes de missions : une mission d'observation et une mission de maintien de la paix.
Dans le premier cas, des pays neutres mettent à la disposition de l'ONU des militaires non armés pour contrôler le respect du cessez-le-feu entre les belligérants. Des rapports périodiques sont alors soumis au secrétaire général de l'ONU.
Dans le second cas, les forces de maintien de la paix, composées de militaires professionnels de pays neutres, s'interposent entre les belligérants, par la voie du dialogue, de la médiation et de la persuasion, pour empêcher le reprise des hostilités.