Amine Mcharek
Tant qu’il parle en coréen ou en anglais, difficile de le reconnaître en tant que Tunisien. Mais dès qu’il s’exprime en arabe, le Zarzissien se révèle aisément en « Akkari » pure souche. Amine Mcharek, 32 ans, est à Séoul comme un poisson dans l’eau. Plus, au sein de la très hermétique communauté des chercheurs en TIC, il s’est fait, rapidement, une place de choix, parmi les IT Leaders que la Corée parraine pour essaimer aux quatre coins du monde.
Tout a commencé pour lui par un premier stage de 2 mois à Séoul en 2005. Brillant Ingénieur issu de l’Ecole des Ingénieurs de Monastir (après un bac au Lycée Pilote de l’Ariana), il est recruté par le Centre d’Etudes et de Recherches en Télécommunications (CERT) où il fera ses premières armes dans les systèmes d’information. Puis, il passera à la coopération technique et participera alors à différentes réunions de haut niveau et missions à l’étranger. C’est ainsi qu’il ira la première fois en Corée. Dans ce pays pleinement ancré dans les TIC, l’émerveillement est total et les perspectives largement ouvertes aux jeunes talents.
Des recherches poussées
Amine reviendra enchanté de sa formation et se portera candidat, l’année d’après, en 2006 au programme Digital Opportunities. C’est alors qu’il a été repéré par la Présidente de l’Information and Communications University (ICU) qui organise pour le compte du gouvernement le très disputé Global IT Technology Program (ITTP). Cette fois-ci, la chance est exceptionnelle pour préparer un Mastère (IT Business), puis un PhD (Innovation and Management Of Technology) et Amine Mcharek ne la ratera pas.
Le voilà donc reparti, en 2007, retrouver une autre jeune tunisienne aussi douée, Hend Belhadji, qui prépare de son côté un doctorat en Software Engineering. Du coup, la communauté de chercheurs et ingénieurs tunisiens en Corée se renforce, bénéficiant d’une attention toute particulière de notre Ambassadeur à Séoul, le dynamique Mustapha Khammari. Sous sa férule, l’Ambassade offre son soutien, multiple les initiatives et favorise les échanges. Chedly Triki, ingénieur spécialisé et occupant de hautes fonctions chez Hyundai, en est très reconnaissant. Pour l’honorer, l’Ambassadeur a invité à déjeuner plus d’une cinquantaine de ses grands patrons qui ont adoré nos plats typiques. A chaque occasion, notre colonie est conviée à partager d’agréables moments de convivialité tunisienne.
Un appui précieux
La coopération s’intensifie. C’est ainsi que pas moins de 28 bourses de stages de très haut niveau ont pu être obtenues, rien que ces derniers mois, en faveur de jeunes ingénieurs tunisiens. Avec toutes les démarches à faire, cas par cas, la bonne préparation et l’accompagnement à assurer pendant les premières semaines, on réalise l’ampleur de l’effort fourni.
Amine Mcharek, n’oubliant pas son statut de chargé de la coopération internationale au CERT, prête main forte et participe à l’accueil et l’installation des nouveaux stagiaires tunisiens.
«Il nous est très précieux, souligne l’Ambassadeur Khammari et constitue un bon exemple de l’amitié et de la coopération tuniso-coréennes. Notre colonie n’est peut être pas nombreuse, mais elle s’investit pleinement et brille par sa compétence et sa réussite.»
Au pas de course
Chaque instant compte pour Amine. Se rendre utile, mais aussi avancer dans ses recherches et gagner en innovations. Multipliant les contacts avec les centres de recherches et les grandes entreprises spécialisées, participant à des séminaires très pointus, travaillant aux côtés des plus grands spécialistes, il enchaîne études et recherches, démonstrations et présentations, publications scientifiques et essais. Il aurait tant aimé retrouvé sa superbe Zarzis natale, avec ses palmiers et ses plages, sa généreuse hospitalité et sa douceur de vivre qui fait arrêter le temps. Mais, à l’ère du numérique, le temps se compte en fractions de seconde, la recherche s’accélère, les technologies n’ont plus de limite et l’avenir n’appartient qu’à ceux qui ne s’arrêtent jamais.
Juste une courte escapade en Tunisie, le week-end dernier. Pour participer au séminaire sur l’éco-solaire à Zarzis, y présenter les dernières avancées en technologies photovoltaïques du groupe coréen ETRI, passer au CERT et se joindre au réseau des compétences tunisiennes à l’étranger, du Comité de haut niveau pour les sciences et la technologie, récemment institué par le Chef de l’Etat. A Séoul, un agenda bien chargé l’attend… au pas de course.