Salaires des PDG : l'UGTT favorable à leur augmentation
«Ma surprise est grande, écrit M. Mohamed Laroussi Ben Salah, rédacteur en chef du journal Ech-Chaab, organe de la centrale syndicale tunisienne, de découvrir la modestie des salaires des PDG de nos entreprises publiques, surtout comparativement avec ceux de leurs homologues marocains. Je comprends maintenant, ajoute-t-il, pourquoi l’ensemble des salaires ainsi que le SMIG en Tunisie demeurent comprimés à ces niveaux.»
M. Ben Salah pousse l’analyse sur la rémunération des cadres supérieurs de la fonction publique. Il relève, à cet effet,que des directeurs généraux d’administration centrale assurant la tutelle, donc le suivi, l’encadrement et le contrôle de grandes entreprises publiques, touchent moins que les PDG de celles-ci. Il va jusqu’à évoquer la modestie des émoluments perçus par des membres du gouvernement. Evidemment, en bon communicant de la centrale syndicale, il ne se prive pas de déduire que cette grille pratiquée à tous explique, ne serait-ce qu’en partie, la grande rigueur personnelle exercée lors des négociations salariales, pour respecter l’équilibre de la pyramide des salaires.
Avec son style savoureux, le rédacteur en chef du journal Ech-Chaab écrit que: «si tel est l’état des rémunération des top décisionnaires dans le secteur public, nous ne pourrons dire au sujet des petits salaires que Hamdoullah !». Et comme pour montrer le creusement du gap avec d’autres pays, il détaille la grille pratiquée en France, pour nombre de fonctions et métiers.
Bien que s’exprimant à titre personnel, comme il tient à le préciser, M. Ben Salah se fait en l’écho d’un sentiment général, Place Mohamed Ali, siège de l’UGTT. «Je demande, en mon nom personnel, conclut-il, une amélioration des rémunérations et je puis garantir que ce qui sera perçu par la main droite sera bien dépensé par la main gauche. Des salaires conséquents et respectables retiendront nos compétences et renforceront le service public.»