Notes & Docs - 16.07.2009

Une capacité d'adaptation et de résilience

Le forum de l'ATUGE intervient dans un contexte international particulièrement difficile caractérisé par les retombées de la crise économique et financière mondiale.
Toutefois, le récent rapport (du 8 juillet 2009) du Fonds Monétaire International relatif aux perspectives de l’économie mondiale, fait état de stabilisation de l’économie mondiale et d’atténuation des facteurs de récession grâce, entre autres, à un soutien macroéconomique et financier sans précédent des pouvoirs publics.

Il ressort de ce rapport que la production mondiale devrait accuser un repli de 1.4 % , avant d’enregistrer une croissance de 2.5 % en 2010 soit 0.6 point de plus que prévu en avril (contre 3.5 % en 2008 et 5.1 % en 2007).

Pour les pays émergents et en développement, et selon le même rapport, la croissance s’établirait à 1.5 % en 2009 et 4.7 % en 2010 (contre 6 % en 2008 et 8.3 % en 2007).
Quant au volume du commerce mondial, il devrait accuser un recul de 12.2 % en 2009, les importations des pays avancés s’établirait à – 13.6 % et les exportations des pays émergents et en développement accuserait un recul de 6.5 %.

L’OMC a estimé le recul du volume du commerce mondial des marchandises à 10 % (-14 % pour les pays avancés et -7 % pour les pays   émergents et en développement).
S’il y a disparité sur les chiffres, il y a convergence et certitude sur le recul du commerce mondiale.
 
Des effets relativement maâtrisables

Pour la Tunisie, les effets de la crise sur certains secteurs exportateurs dus à la baisse de la demande extérieure, restent jusqu’ici relativement maitrisables.
Nous avons pris,  dès l’apparition des premiers signes de cette crise, les dispositions nécessaires pour limiter ses effets et contenir ses retombées éventuelles.
Ainsi, les décisions prises par Son Excellence le Président Zine El Abidine Ben Ali dont tout particulièrement :

  • la création d’un comité de suivi de la conjoncture économique mondiale, chargé d’assurer une veille permanente et de proposer des mesures préventives (le 9 octobre 2009),
  • les mesures présidentielles du 23 décembre 2008, ont permis à la Tunisie de se prémunir contre les répercussions de cette crise et de préserver son rythme de croissance. Par ailleurs, les décisions présidentielles prises à l’occasion de la réunion du conseil des ministres du 23 décembre 2008 avaient une double portée :
  • Une portée conjoncturelle visant le soutien des entreprises qui pourraient connaître une baisse de leurs activités (la révision des interventions du FOPRODEX dans le sens du relèvement du volume de soutien institutionnel et des subventions aux points d’exportation, et de soutien direct aux entreprises exportatrices; l’augmentation  du budget réservé aux foires et aux salons 1 MD ; l’allocation d’un crédit de 8 MD pour le règlement des dossiers en suspens, dans le cadre du FOPRODEX au titre des années 2007 et 2008 ; l’élargissement du  FAMEX 2, en vue d’inclure 200 nouvelles entreprises, en attendant le démarrage du FAMEX 3.
  • Une portée structurelle visant le développement de la compétitivité et la dynamisation de l’activité économique.

L'actuelle crise économique et financière mondiale pose, certes, des défis pour la Tunisie.
Nous sommes aussi conscients qu’elle offre également des opportunités à l'économie tunisienne, qui pourrait attirer davantage d'investisseurs étrangers désireux de s'implanter en Tunisie et bénéficier des différents atouts dont dispose notre pays.

Les opérations de partenariat ne manqueront pas de renforcer la compétitivité des entreprises dans leurs pays d’origine et de consolider leur part de marché à l’échelle mondiale.
A cet effet, je voudrais rappeler les facteurs d’attractivité du site Tunisie.

Un site avanatgeux

Plusieurs facteurs sont conjugués pour que la Tunisie soit considérée comme un site avantageux pour les investisseurs étrangers.  Je citerais à cet égard :

  • la stabilité politique et sociale,
  • le libre accès des produits tunisiens aux marchés de plus de 50 pays (800 millions de consommateurs),
  • les ressources humaines qualifiées et compétitives,
  • la réglementation transparente et incitative qui consacre la liberté d’investir aussi bien pour les tunisiens que pour les étrangers,
  • les procédures administratives simplifiées et l’appui institutionnel efficace.

Malgré les difficultés liées à la conjoncture internationale, l’environnement des affaires en Tunisie demeure propice et favorable. Les récents classements de la Tunisie établis par les principales agences internationales de notation attestent ce constat.

  • compétitivité de l’économie : première en Afrique selon le dernier rapport annuel (2009) publié par le forum économique mondial, la BAD et la Banque Mondiale,
  • facilitations au commerce international : première au Maghreb et en Afrique, devançant des pays de la zone euro et se distinguant par rapport aux pays émergents asiatiques et sud-américains (forum économique mondial de Davos),
  • qualité de vie : première pays arabe où il est agréable de vivre (classement annuel de la société INTERNATIONAL LIVING),
  • La bonne gestion des dépenses publiques : 2ème place mondiale sur un total de 136 pays (le rapport du Forum de Davos 2008-2009).

Notre modèle de développement

Cette crise nous interpelle sur notre modèle de développement.

Notre réponse est que notre économie a démontré sa capacité d’adaptation, sa résilience et sa réactivité à la faveur d’un schéma de développement, basé sur l’économie du savoir (axe stratégique du  Xème  et XIème Plan ), s’articulant autour  de :

  • la valorisation du savoir,
  • l’innovation,
  • les ressources humaines,
  • l’environnement des affaires,
  • la montée en gamme,
  • la normalisation, la qualité et la métrologie.

Et constat est fait du net effort des différents secteurs qui ont pour contenu l'économie du savoir.

En effet, l'innovation scientifique et technologique ainsi que le transfert des connaissances sont notamment boostés grâce :

  • au maillage du territoire par les institutions d’enseignement supérieur et de recherche,
  • la création de l’Agence nationale de promotion de la recherche et de l'innovation,
  • la création des technopôles. Ces derniers jouent un grand rôle dans la diversification de l'économie, la maîtrise des nouvelles technologies et l'amélioration de la compétitivité des entreprises. Depuis la création, en 1999, du premier pôle technologique El Ghazala, à l'Ariana, d'autres sont venus irriguer le territoire : Borj Cédria (spécialisé dans l'énergie renouvelable, l'eau, l'environnement et la biotechnologie végétale), Sidi Thabet (biotechnologie appliquée à la santé et à la production pharmaceutique), Sousse (mécanique, électronique et informatique), Sfax (informatique, multimédia et télécommunications), Monastir El Fejja (textile), Bizerte (industries agro-alimentaires) et Gafsa. Deux nouveaux pôles devraient voir le jour à Jendouba et Médenine.

La Tunisie a misé sur le secteur de l’éducation et de l’enseignement et a veillé à lui apporter des réformes dans le cadre d’une approche prospective, attentive aux mutations en cours dans le monde et aux progrès des connaissances et de la technologie.

Et cela vient d’être conforté par les mesures présidentielles prises à l’occasion de la célébration de la journée du savoir :

  • création d’un centre national d’insertion de la technologie dans l’éducation et la formation,
  • la création d’une école  d’ingénieurs à Bizerte, à partir de la prochaine année universitaire.
  • la mise en place d'un comité de haut niveau des sciences et de la technologie, regroupant un aréopage de compétences nationales réputées, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, en vue de contribuer à l'élaboration d'une stratégie cohérente pour la promotion des secteurs à haut contenu technologique, pour faire de la Tunisie un pôle technologique évolué.

La Tunisie offre des opportunités d’investissement, je rappelle particulièrement que l’étude stratégique «la stratégie industrielle à l’horizon 2016», qui prévoit un doublement des exportations et un triplement des investissements entre 2008 et 2016, a dégagé un certains nombre d’opportunités dans diverses filières industrielles et de services connexes qui pourraient être saisies par nos partenaires.

D’autres opportunités sont également disponibles particulièrement dans les activités de services notamment celles rattachées aux Technologies de l’Information et de la Communication et à l’Offshoring.

La Tunisie, a par ailleurs, entamé des négociations avec l’UE dans le domaine des services et de l’agriculture, secteurs prometteurs en terme de valeur ajoutée à l’export ou en termes d’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur. Une grande partie de cet effort d’ouverture et de modernisation est portée par le secteur privé. 

En parallèle, La Tunisie, et sur instruction de Son Excellence le Président Zine El Abidine Ben Ali, a mis en place un Programme de Mise à Niveau des Services pour soutenir la dynamique de compétitivité et de croissance des entreprises et renforcer le rendement du secteur des services de manière à relever les paris du développement, notamment ceux liés à l’emploi, l’investissement et l’exportation.

Le PMNS est destiné aux entreprises opérant dans les secteurs suivants:

  • Santé
  • Services fournis aux entreprises
  • Services professionnels
  • Technologies de l’information et de la communication
  • Transport

Et nous avons la certitude que votre contribution est essentielle pour la réussite de ce programme.  

Nos compétences: un capital précieux

La Tunisie accorde un intérêt particulier aux hommes d’affaires et compétences qui exercent en dehors du pays consciente de leurs rôles et de leur contribution à la croissance et au développement intégral du pays.

Je suis persuadé de votre mobilisation en vue d’assurer une plus grande attraction des investissements en Tunisie.
Votre présence ici témoigne de l’intérêt que vous accordez à toutes ces questions et de la volonté des hommes d’affaires et compétences qui exercent à l’Etranger de relever les défis pour aller de l’avant et consolider la place qui échoit à notre pays dans le concert des nations.

Ridha Ben Mosbah

Ministre du Commerce et de l'Artisanat

Allocution prononcée à l'ouverture du 18ème Forum de l'ATUGE,

Cité des Sciences, jeudi 16 juillet 2009

 

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