Marzouki critique le rendement du gouvernement et appelle à organiser des élections avant le début de l'été
Rompant le silence qu’il s’est imposé depuis le début des troubles à Séliana, Moncef Marzouki a proposé vendredi, la création d’une commission d’enquête. Evoquant les difficultés économiques à l’origine de ces évènements, il a critiqué le rendement du gouvernement qu’il a qualifié de « faible » et bien en deçà des attentes de la population et appelé à la formation d’un gouvernement ramassé composé de ministres choisis selon leur compétence et non suivant leur appartenance politique. Une proposition qui a été faite, il faut le rappeler, par l’opposition mais a été rejetée par Ennahdha. Il a souligné la nécessité de résoudre les problèmes économiques et sociaux qui se sont accumulés, car Siliana n’est pas un cas isolé, « nous avons des dizaines de Siliana ». La tâche n’est pas aisée et le gouvernement dont il s'est déclaré solidaire, malgré tout, n’a pas les moyens de la mener à bien sans le concours de toutes les parties concernées. C’est pourquoi, il a appelé de ses vœux une plus grande concertation entre tous les partis politiques. Il a fait remarquer à ce propos que «la Tunisie se trouvait à la croisée des chemins» et qu'il fallait organiser les élections législatives et présidentielles avant le début de l’été et plus tard les élections présidentielles «car la Tunisie ne peut plus se permettre de vivre dans ce climat d’incertitude qui n’est pas propice à l’afflux des investissements intérieurs et surtout extérieurs, nécessaires pour résoudre le problème lancinant de l’emploi».
Enfin, Moncef Marzouki a mis en garde contre le danger que représentent selon lui les résidus de" l’ancien régime", lesquels à cause du retard mis par la mise en œuvre de la justice transitionnelle n’ont rien perdu, selon lui, de leur capacité de nuisance et peuvent constituer un danger majeur pour la révolution.