Sécurité : Les six grandes réformes d'Ali Laarayedh
Véritable dilemme peu facile à résoudre explique le ministre de l’Intérieur, Ali Laareydh : comment concilier dans un contexte en forte déstabilisation au lendemain de la révolution, maintien de l’ordre et réforme de l’institution sécuritaire à la fois. Maintien de l’ordre avec tout ce que cela suppose en cohésion des forces de sécurité et renforcement de leurs effectifs, moyens et équipements. Réforme, avec ce que cela entraîne nécessairement comme remise en questions d’anciens concepts, bannissement de pratiques inacceptables et restructurations. Cette problématique exige selon lui une approche à la fois intégrée, quant au composantes de la réforme, et progressive dans leurs mises en œuvre.
Six grandes filières de réformes ont été conçues a indiqué le ministre de l’Intérieur leur de la conférence qu’il adonnée mardi matin à la tribune du Centre d’Etudes sur l’Islam et la Démocratie (CSID), présidé par Radhwane Masmoudi. Il s’agit en tout premier lieu d’inscrire la mission de l’institution sécuritaire dans le texte de la Constitution ce marquera avec précision sa vocation et la fera bénéficier de la puissance de la loi suprême. En deuxième point, vient la réforme structurelle et juridique, dans le sens de l’efficience, mais aussi de la transparence, en mettant le ministère et ses différentes structures sous la supervision des pouvoirs législatifs et judiciaires. Troisièmement, il s’agit de revoir la filière de recrutement, de formation et de perfectionnement, en s’assurant surtout des aptitudes individuelles psychologiques de chaque candidat et de sa capacité à incarner les nouvelles valeurs de l’institution.
Le ministre cite également, en point quatre, la redéfinition de la relation avec le citoyen et la société, notamment les composantes de la société civile. Cinquièmement, Ali Laarayedh mentionne la grande question de l’infrastructure et des équipements, ce qu’il considère comme le plus urgent à pourvoir, tant pour ce qui est des locaux (casernes, postes de police, véhicules de transports, restaurants, foyers, et autres). Les sollicitations sont tellement fortes et les moyens si réduits, qu’un effort exceptionnel est urgent. Sixième et dernier point évoqué, l’assistance sociale et sanitaire nécessaire à offrir au personnel des forces de sécurité et à leur famille, et tout le soutien moral dont ils ont grandement besoin.
Sur chacun de ces points a indiqué le ministre de l’Intérieur, un début de réalisation a été d’ores et déjà engagé, mais beaucoup reste à faire. Cette démarche résolue sur la voie de la réforme et du renforcement, estime-t-il, ne saurait porter ses fruits, si elle ne s’accompagne pas de l’élan général des réformes dans le pays, notamment au niveau de la Justice, des médias et des différentes institutions.