Nouveau billet de 50D: combien ça coûte ?
Une fine édition, de belle qualité et épousant les normes les plus élevées de sécurité: le nouveau billet de 50D émis par la Banque Centrale de Tunisie en 24 millions d’exemplaires, marque aux yeux des professionnels de la monnaie un plus significatif. Il faut bien le reconnaître, l’Institut d’émission tunisien a apporté un soin très particulier à chaque détail, hissant les exigences à un niveau élevé et optimisant au mieux les coûts.
Le tirage a été confié à une entreprise européenne spécialisée (Oberthur Technologies). Le papier est suisse (cotonnade à texture d’une bonne tenue). Quant aux process de sécurité, ils sont notamment allemand et japonais. L’holographie sophistiquée, dernière en pointe, est utilisée pour la 1ère fois sur ce billet. Le coût total de la commande s’élève à 2.7 MD (1.462120 euros) soit un coût unitaire de 116 millimes par billet de 50 D. Comparativement avec de précédentes émissions tunisiennes durant les dernières années et aux cours internationaux, ces coûts demeurent bien comprimés.
Mais, il est bon d’en prendre connaissance pour mesurer l’ampleur de la charge et inciter tout un chacun à préserver chaque billet de banque et le garder en bon état pour éviter à la BCT sa destruction et son remplacement. Chaque année, l’Institut d’émission se voit contraint de consentir pas moins de 10 millions de dinars pour remplacer les coupures et pièces de monnaies retirées de la circulation en raison de leur mauvais état.
Par ailleurs, l’impression d’une nouvelle coupure de 50 DT à 2.7 MD permet une économie significative. En effet, s’il fallait pourvoir l’équivalent de la valeur de 50 D en petites coupures en réimprimant 2 billets de 20 D + 1 billet de 10 D en 24 millions d’exemplaires, le coût serait de 7MD d’où une économie de 4.3 MD épargné par la BCT.
1 billet tous les 13 ans et une valeur de 5 fois le Smig
La présentation du nouveau billet a été célébrée avec la sobriété habituelle de la Banque Centrale. Présidée par le gouverneur, M. Taoufik Baccar, en présence des patrons des établissements financiers de la place, la cérémonie a été à la mesure de l'évènement. Premier acte, au musée de la monnaie, avec la pose du Billet de 50 D (spécimen en attendant la mise en circulation le samedi 25), dans la vitrine des nouvelles émissions. Puis, une présentation à la presse dans le prestigieux auditorium, flambant neuf.
Pure coincidence, mais bien significative, la cyclicité des émissions comme l’a relevé M. Baccar, montre que la Tunisie se dote pratiquement tous les 13 ans d’un nouveau billet. Comme ce fut le cas en 1971 avec le 1er billet de 10 D, puis successivement en 1984, 1987 et 2009. Aussi, chaque billet couvre souvent presque l’équivalent de 5 fois le Smig (48H). Cela nous donne en 1984 (Smig = 95D) 5 x 20 D, en 1997 (Smig = 165 D) 5 x 30 D et en 2009 (Smig = 258 D) 5 x 50 D. Sans oublier, pour rester dans la symbolique du 50, le 50ème anniversaire de la BCT.
Des règles précises et un effort méritoire
A noter que la masse monétaire en circulation s’élève à près de 5000 MD et que les injections de nouveaux billets obéissent à des règles très strictes. Pour la nouvelle coupure de 50 D, la mise en circulation annuelle est calculée sur la base de 6 millions de billets par an. Le stock de 24 millions de coupures imprimées couvre ainsi les 4 prochaines années.
Un hommage bien mérité a été rendu, ce qui est inhabituel, par le gouverneur à tous ceux qui se sont dépensés pour l’aboutissement réussi de cette émission, à commencer par le designer, Ali Fakhet et tous les services de la BCT, notamment M. Habib Maalej et ses équipes. Comme tout produit, la mise en place dans le circuit de distribution à travers l’ensemble du réseau bancaire est importante. D’où l’effort mené dans ce domaine aussi par les services de la Banque et ses comptoirs régionaux.