Révolution an II : des espoirs en berne
Deux ans après la révolution, les Tunisiens n’ont pas fini de manger leur pain noir. De toute évidence, l’heure, aujourd’hui, au désenchantement. A elle seule, la région de Sidi Bouzid, berceau du soulèvement contre le régime de Ben Ali, résume tous les ratés de la révolution. Car, cette région comme tant d’autres s’est enfoncée davantage dans la mal vie et la précarité, malgré les promesses de lendemains qui chantent. Cet échec est avant tout celui de la classe politique, parce qu’elle n’a pas fait les bons choix, parce qu’elle n’a pas su galvaniser les énergies et uni les Tunisiens autour d'objectifs communs et mobilisateurs, tout en donnant le primat à des thèmes qui n’ont aucun rapport avec les préoccupations des Tunisiens. Il fallait se mettre davantage à l’écoute des citoyens et ce qui intéresse ces derniers, aujourd’hui, ce ne sont pas tant les problèmes de l’identité nationale ni les questions métaphysiques qui passionnent tellement la classe politique, que ceux de l’emploi du développement régional.
On n’a ni l’un, ni l’autre, mais une insécurité que le pays n’a jamais connue depuis un demi siècle, des milices qui veulent faire régner la terreur, une police de la pensée, une incertitude sur l’avenir économique du pays avec une croissance en berne et un chômage en hausse et surtout ce flou artistique qui entoure toujours la date des élections et la promulgation de la constitution et fait fuir les capitaux nationaux et étrangers.
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