Encore du rififi à la Constituante: un vote au forceps
Il y a eu encore une fois du rififi ce jeudi à l’Assemblée nationale constituante. Les députés devaient valider la nomination, décidée la veille par le Chef du gouvernement, de M. Elyès Fakhfakh en qualité de ministre des Finances. Une majorité simple, soit 109 voix, était requise. A priori, cela ne devait poser aucun problème quand on sait l’équilibre des forces.
Oui, mais voilà : d’entrée de jeu, c’est le premier flop. Le Président Mustapha Ben Jaafar qui officiait à la plénière, annonce le point inscrit à l’ordre du jour et demande aux députés de passer immédiatement au vote (électronique). Les protestations fusent sous la coupole. Une grande partie des députés réclamaient l'audition de M. Fakhfakh pour au sujet de l’action qu’il envisage de mener à la tête du département. « Il est déjà membre du gouvernement. Ce n’est pas un nouveau. Vous l’entendrez lors de la discussion du budget et de la loi des finances », leur rétorque le président de séance qui insiste et passe en force pour obtenir un vote immédiat.
C’est alors que l’impensable se produit et re-flop : Il n’y a pas assez de voix pour. Seulement 105 députés, sur 109 requis ont dit oui. Ben Jaafar prétexte un dysfonctionnement du système de vote. La faute à la machine.
Interminables conciliabules. La grogne enfle mais rien n’y fait. Un long temps s’écoule, avec son lot d’invectives et d’appels à la raison. Le président de l’assemblée a de nouveau gain de cause. Les députés revotent. Cette fois-ci, M. Fakhfakh est fait in extremis ministre des Finances, à trois petites voix de plus que la majorité requise.