Des personnalités nationales tirent la sonnette d'alarme
Plusieurs personnalités nationales se définissant comme « des patriotes préoccupés par l’avenir du pays et n’appartenant à aucun parti » ont mis en garde contre les périls qui guettent le destin de la société tunisienne s’il n’est pas mis fin à la détérioration de la situation politique, sociale et économique dans le pays.
Le devoir, soulignent-ils dans une lettre ouverte à l’opinion publique tunisienne, commandent à tous d’avoir à l’esprit que l’étape transitoire nécessite l’efficacité et la célérité de réalisation pour la concrétisation des objectifs de la révolution et la mise en place des attributs de l’Etat démocratique. Ceci ne peut se faire qu’à travers le consensus de toutes les forces qui comptent dans le pays, mais aussi par le recours au dialogue, la primauté de la loi et l’attachement au triomphe du droit. Quant à s’en remettre à la rue en dehors du cadre de la loi et à l’usage de la violence, ce serait une régression qui ouvrirait la voie aux abus et aux dévoiements, ce qui constituerait nécessairement une menace pour la stabilité et l’avenir du pays. C’est en effet aux institutions légitimes de l’Etat et à elles seules que revient la fonction du maintien de l’ordre et de l’application de la loi.
Les auteurs du texte mettent également en garde contre la prolifération du phénomène de la violence, tant physique que morale, allant jusqu’à l’agression contre les personnes, les locaux des partis et autres organisations sociales et leurs activités, dont la dernière en date eut pour cible le siège de l’UGTT, de même que les appels récurrents à l’exclusion qui menacent la concorde nationale et risquent d’éloigner la révolution tunisienne de son caractère pacifique et civilisé.
C’est à l’Assemblée nationale constituante, qui incarne la légitimité, de jouer un rôle pivot pour ce qui est d’avoir l’initiative, de rétablir l’esprit de consensus entre ses membres et de donner l’exemple en matière de dialogue civilisé et responsable, soulignent-ils, appelant à l’adoption d’un calendrier précis du travail de l’assemblée pour rattraper le retard perdu et à la nécessité de s’en tenir, au cours de la période à venir, à la rédaction de la Constitution et à l’examen des lois en rapport avec les élections.
Parmi les signataires de ce texte figurent, entre autres, l’historien et chercher Abdeljelil Temimi, le journaliste Abdellatif Fourati, l’ancien gouverneur de la Banque centrale Mustapha Kamel Nabli, l’universitaire et thélogien Hmida Enneifer, le chroniqueur Slaheddine Jourchi et l'universitaire Mohamed Haddad.