Banque de Tunisie : la cession des parts de l'Etat tourne au fiasco
Le consortium Royal Luxembourg SOPARFI qui s’était porté acquéreur du bloc d’actions représentant 13 % du capital de la Banque de Tunisie n’est plus retenu comme adjudicataire provisoire « pour défaut de finalisation de l'Opération et non réalisation de l'une des conditions suspensives ». Selon nos sources, Une banque française, la Banque Fédérative du Crédit Mutuel (BFCM), classée deuxième lors de l'adjudication, prend la place de l’adjudicataire déchu à titre provisoire.
Un appel d'offres international relatif au processus de cession de ce bloc d'actions détenu, directement et indirectement, par l'Etat tunisien avait été décidé le 05 avril 2012 par la Commission nationale de gestion des avoirs et des Fonds objet de confiscation ou de récupération en faveur de l'Etat. Il a été procédé au dépouillement des offres à la mi-novembre 2012. La banque luxembourgeoise a emporté l’adjudication. Cependant et après les vérifications d’usage, la Banque Centrale de Tunisie a estimé que le consortium Royal Luxembourg SOPARFI ne satisfait pas aux conditions prévues par l'article 8 de la loi 2001-65 relatives aux établissements de crédit et n'a pas accordé son agrément pour l'acquisition envisagée. D’où la décision de débouter Royal Luxembourg.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais en bonne logique, on aurait dû procéder "aux précautions d'usage" avant l'annonce des résultats de l'adjudication. Dans ce genre d'opération, il ne suffit pas d'être le mieux disant. La respectabilité et sa visibilité de l'institution est un paramètre qui compte autant sinon plus que sa solvabilité. Ce sont des vérités d'évidence dont on se demande comment elles ont pu échapper aux initiateurs de cet appel d'offres international.
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