Lu pour vous - 29.07.2009

Biotechnology Transfer in the Pharmaceutical& Medical Field

Le genre humain a cet avantage majeur sur les autres créatures vivantes d'avoir la capacité de penser. Cet avantage ne lui donne pas seulement la possibilité innée de créer et d’innover mais surtout de transformer les fruits de son esprit en réalisations et produits qui peuvent avoir un impact sur sa vie et son environnement. Ainsi, c’est grâce à cette faculté de mettre en pratique ses inventions que l’homme a pu évoluer et s’adapter à son environnement. En d’autres termes le transfert de technologie est une activité naturelle chez l’homme. Le concept est donc aussi vieux que la découverte du feu, de la roue ou de la fermentation pratiquée par les Sumériens pour faire de la bière.

Déjà 210 ans avant le début de l'ère chrétienne, Archimède devenait une célébrité dans sa ville de Syracuse en se servant de ses inventions pour aider ses concitoyens à résoudre leurs problèmes. Avec les avancées spectaculaires du savoir scientifique et l’élargissement du spectre des technologies, le transfert de technologie est devenu une discipline d’un niveau de complexité tel qu'il est assimilé aujourd’hui à un oxymoron. Le concept a évolué parallèlement aux révolutions scientifiques qui se sont succédé depuis la fin du 19ème siècle, tout le long du vingtième siècle et qui se confirment à l’aube du troisième millénaire. Les révolutions les plus récentes ont introduit les technologies de l’information et les sciences de la vie en l'occurrence les biotechnologies avec des retombées spectaculaires notamment dans des domaines stratégiques tels les domaines pharmaceutique et médical.

Les phases du processus moderne de transfert de technologie

Les nouvelles biotechnologies sont en train d’introduire des ruptures dans la façon même de concevoir les systèmes de santé qui vont être amenés à combiner activement la prévention et le pronostic avec les thérapies personnalisées issues de la pharmacogénomique. Cependant, ces changements majeurs n’auraient pas été possibles sans le développement concomitant de mécanismes élaborés de transfert de technologie. Jusqu’à la deuxième partie du vingtième siècle le transfert de technologies était assimilé à la diffusion des technologies entre les pays, à travers des frontières physiques et dans un cadre de gradient d’avancement technologique nord-sud.

L’évolution du concept a commencé à se faire sentir il y a environ trois décennies et le terme transfert de technologie a commencé à devenir synonyme de circulation du flux de savoir et de savoir faire technologique émanant des universités et centres de recherches académiques vers des organisations industrielles gouvernementales et privées au sein d’un même pays ou espace économique. Le transfert de technologie vertical est né. Depuis, le transfert de technologie de l’institution où l’innovation a eu lieu vers un partenaire industriel est devenu l’étalon or du processus de transfert de technologies. Le processus moderne de transfert de technologie peut être résumé en quatre phases:

La phase d’innovation, recherche-développement et déclaration interne d’invention.
La phase de protection de la propriété intellectuelle.
La phase de promotion, commercialisation et agréments de toutes sortes.
La phase de développement et d’insertion dans le tissu industriel.

Ces différentes phases sont intimement liées et s’articulent les unes autour des autres selon des mécanismes très spécifiques mais extrêmement flexibles. Ces mécanismes varient d’un secteur à l’autre, dépendent lourdement de la nature de l’innovation et par conséquent sont aussi difficiles à anticiper que l’innovation elle-même. Dans son traité sur la diffusion de l’innovation, Edouard M. Rogers disait: “ La difficulté avec le transfert de technologie c’est que souvent on sous estime l’effort nécessaire qu’il faut fournir pour que le procédé soit effectif.”

Avant d’appréhender le processus de transfert de technologie, il est primordial de bâtir les six piliers de l’édifice qui sont: le système national d’innovation, les ressources humaines, l’environnement entrepreneurial, l’accès aux capitaux, le système de motivation et la collaboration. D’autre part, il est nécessaire de maîtriser les outils et les principes généraux du transfert de technologie mais surtout développer la masse critique de talents qui vont opérer dans ce secteur. Une caractéristique unique au transfert de technologie réside dans le fait que les parties impliquées (stakeholders) opèrent à la croisée des chemins entre la science, la gouvernance, la finance, le juridique et le social. C’est probablement dans le fait de faire travailler en synergie ces différentes capacités intellectuelles que réside la difficulté majeure du transfert de technologie.

Le livre du Professeur Mohamed Dahmani Fathallah est consacré au transfert des biotechnologies dans les deux secteurs interdépendants que sont les secteurs pharmaceutique et médical. Il a été dicté par plusieurs impératifs parmi lesquels le fait que le transfert des biotechnologies est en train d’introduire dans ces deux secteurs stratégiques une révolution irréversible qu’il est difficile voire impossible d’ignorer, aussi bien sur le plan social que aussi sur le plan économique. Ceci en plus de l’observation récurrente du fossé qui sépare le monde de l’innovation et de la recherche, du circuit économique et du tissu social.

Ce fossé a été évalué grâce à un travail de “Benchmarking” et grâce à l’expérience acquise à travers nos interactions dans ces domaines avec les pays leaders du transfert de technologie dans les domaines pharmaceutique et médical tels les Etats Unis, Le Royaume Uni, l’Allemagne, la Suisse et les pays Nordiques où ce fossé a été efficacement comblé mais aussi bien les pays émergents dans ce domaine tels l’inde, la Corée du sud, Cuba, la Malaisie et la chine où le fossé s'est considérablement réduit. Ce livre est donc fondé sur le constat que le transfert de technologie consiste essentiellement à mettre en place les structures nécessaires pour combler ce vide.

Le livre est composé de six parties. La première est consacrée à une présentation sous forme d’une revue exhaustive des nouvelles biotechnologies et de leurs multiples applications pharmaceutiques et médicales, cette partie comprend aussi l’historique des sciences du vivant et les transferts de ce savoir qui sont en train de changer à jamais le domaine de la santé humaine et animale. La deuxième partie aborde le concept de technologie et l’évolution du concept de transfert de technologie.

Les troisième et quatrième parties ont été consacrées aux ingrédients essentiels et aux outils du transfert de technologie. Les ingrédients, en l'occurrence, la gouvernance, le système d’innovation, la recherche & développement, l’environnement entrepreneurial et le financement sont passés en revue. Les outils présentés sont les structures physiques (hardware) consacrées au transfert de technologie tels les incubateurs ou les parcs scientifiques et les outils non tangible (software) comme les moyens de protection de la propriété intellectuelle et le capital risque comme le moyen de financement caractéristique du processus de transfert de technologie.

La cinquième partie du livre traite des mécanismes structurels et des procédures génériques du transfert de technologie. La sixième et dernière partie comprend, en plus, des références, quelques modèles types de documents utilisés couramment au cours du processus de transfert de technologie mais surtout un mini-dictionnaire ou sont mixées la nomenclature usuelle des biotechnologies et celle ayant trait aux aspects juridique, financier et commercial du transfert de technologie.

Un ouvrage conçu en premier lieu pour les scientifiques

Le livre a été conçu pour servir les scientifiques [chercheurs, étudiants, inventeurs] qui exercent une activité de transfert de technologie en les aidant à se familiariser avec les aspects de cette activité à fort potentiel lucratif autres que les aspects scientifiques ainsi que les entrepreneurs, investisseurs, responsables de l’industrie pharmaceutiques ou d’organismes publics qui s’intéressent au potentiel économique des biotechnologies en leur offrant un condensé des biotechnologies actuelles et futures et leurs applications dans les secteurs pharmaceutique et médical ainsi que les opportunités d’affaires qui peuvent en découler.