ATCE: Une page se tourne
L’Agence Tunisienne de Communication Extérieure n’existe plus. Son sort a été définitivement scellé par un décret du Chef du gouvernement en date du 18 décembre 2012. Un comité ad hoc comprenant des représentants des ministères des Finances et des domaines de l’Etat assurera son démantèlement, y compris en ce qui concerne la situation des quelques agents survivants de son personnel.
Rarement un organisme public, en dehors du ministère de l’Intérieur des périodes sombres, n’aura peut-être cristallisé autant de haines et alimenté autant de fantasmes. L’ATCE était maintenue sous perfusion depuis février 2011, au lendemain de la révolution. Le temps que le liquidateur judiciaire livre le bateau-fantôme à la casse. C’est désormais chose faite avec le décret de dissolution.
L’officine était en charge de la communication, de la gestion de l’image mais aussi de la gestion de la manne de la publicité publique sous l’ancien régime. Depuis le 3 février 2011, un administrateur judicaire a été nommé à sa tête pour maintenir provisoirement en survie artificielle cet établissement à caractère industriel et commercial créé par la loi n°18-76 du 7 août 1990.
Au fil de sa vingtaine d’années d’existence, l’agence était certes devenue progressivement un outil de propagande en plus et parfois au détriment de la communication. Elle a, entre autres, distribué plus de 208 millions de dinars à divers médias dans le cadre de la gestion des budgets publicitaires des entreprises publiques et bien sûr la réalisation de ses objectifs propagandistes. (chiffre puisé dans le rapport de la Commission Abdelfattah Omar). Certes, aussi, elle a soudoyé des journalistes, hommes politiques et hommes de culture pour les besoins de sa mission. Mais elle remplissait une fonction importante au service de l’image du pays, qu’il s’agisse de promotion du tourisme à l’étranger, de la com des participations tunisiennes à des manifestations internationales (tourisme, foires, compétitions sportives et autres grandes conférences internationales).
La question qui se pose désormais est de savoir quelle nouvelle structure ou formule adopter pour assurer la cohérence de la communication et de l’image de la Tunisie.