Abdelhay Sghaïer: La plume et le diplomate
Une des plus brillantes plumes de sa génération, Abdelhay Sghaïer vient de s’éteindre à l’âge de 79 ans. Ce gabésien de naissance était connu, dans les milieux qui étaient les siens, en particulier ceux des médias et de la diplomatie, pour son caractère entier et exigeant, y compris envers lui-même. Ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui une image d’intégrité.
Fin lettré, connu pour la profondeur de ses analyses et sa plume soignée, il s’illustra par ses éditoriaux flamboyants au quotidien « L’Action », organe d’expression française du PSD dont il fut directeur, huit années durant (1978-1980). Le Premier ministre Hédi Nouira l’avait auparavant appelé à ses côtés pour faire partie de son cabinet, en qualité de chargé de la presse et des affaires diplomatiques.
Diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de la Faculté de droit de Tunis, Abdelhay Sghaïer eut, en dehors du long intermède au Palais du gouvernement et dans la presse de parti, une carrière diplomatique assez fournie qu’il entama à l’âge de 30 ans comme chargé de mission à l’ambassade de Tunisie à Paris. C’est à lui qu’échut ensuite la charge d’ouvrir l’ambassade de Tunisie à Nouakchott, d’abord en 1981 comme chargé d’affaires, puis, de 1984 à 1987, comme en qualité d’ambassadeur. Il devait occuper ensuite les mêmes fonctions dans deux autres capitales arabes : Sanaa et Alger.
Directeur du département monde arabe au ministère des Affaires étrangères au début des années 1990, c’est à lui qui prit sur lui de négocier avec succès le règlement du dossier du tracé définitif de la frontière tuniso-algérienne, ainsi que la rétrocession à l’Etat tunisien du bâtiment de la Ligue des Etats arabes, sur les hauteurs de Tunis, devenue depuis quelques années la maison de la télévision tunisienne.