Béji Caïd Essebsi: A Djerba, c'est moi qu'on voulait tuer
« Leur intention était de tuer. Me tuer », a affirmé M. Béji Caïd Essebsi à propos de l’attaque contre un meeting de son parti dans un hôtel de Djerba, réitérant ses accusations antérieures au sujet d’une implication présumée d’Ennahdha dans les incidents.
Le président de Nida Tounès a détaillé sa version des faits, dans un long entretien au quotidien « Le Maghreb » de ce vendredi. A la question de savoir quel était le véritable objectif des assaillants et s’il s’agissait de chahuter la réunion ou autre chose, il a déclaré en substance: « Leur intention était de tuer. Me tuer. Une équipe du ministère de l’Intérieur assure ma protection. Alors que je m’apprêter à me rendre à la réunion, le chef de l’équipe m’a demandé de ne pas y aller. J’ai insisté. Il a tenu bon, me disant disposer d’informations sûres selon lesquelles les assaillants voulaient me tuer».
BCE a assuré d’autre part que la majorité écrasante des assaillants sont venus de l’extérieur de Djerba et qu’ils y ont été amenés par Ennahdha. « A en croire les estimations du ministère de l’Intérieur, a-t-il argumenté, était aux alentours de 1500 personnes. Disons mille. Or nous savons qu’Ennahdha n’a pas autant de partisans à Djerba. En fait, elle les a amenés par autocars depuis Ksour Essaf, Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid. Ceux d’entre eux qui des habitants de l’île appartiennent tous à Ennahdha. Nous avons en notre possession une liste complète de leurs noms, avec leur photo et leur profession. A ceci s’ajoute le fait ques ces foules étaient visiblement organisées et réparties en groupes, avec chacun un chef ».
Prié de dire quelle opinion se fait-il de la situation générale dans le pays, M. Béji Caïd Essebsi a émis un jugement tranché. « Mon sentiment est que la plus grande erreur des Nahdhaouis a été de s’être précipités pour gouverner le pays alors qu’ils n’y étaient pas préparés. Aujourd’hui encore, ils veulent se maintenir au pouvoir par le recours à la violence, ce qui n’est pas possible dans la Tunisie d’aujourd’hui », dit-il, déplorant l’absence d’horizons encourageants. « Faute de stabilité et d’ordre, aucun pays ne peut avancer. Que dire d’un petit pays de la taille de la Tunisie, aux ressources modestes et qui ne peut survivre qu’en s’ouvrant vers l’extérieur », a-t-il ajouté.
Le président de Nida Tounès minimise par ailleurs la portée de la loi dite « d’immunisation de la révolution », actuellement en instance d'examen à l'Assemblée nationale constituante. « Même s’il advient qu’elle soit votée, ils auront quitté le pouvoir avant de l’avoir appliquée », prédit-il.
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