Il y a un an, Abdelfattah Amor nous quittait
Il y a un an, plus précisément, le 2 janvier 2012, le grand juriste et universitaire, Abdelfattah Amor nous a quittés à la suite d’un infarctus. Il était âgé de 69 ans.
Professeur émérite et doyen (1987-1993) de la faculté des sciences juridiques de l'Université de Tunis dont il était l'un des fondateurs, il a présidé l'Académie internationale de droit constitutionnel avant d’occuper pendant deux ans le poste de rapporteur spécial des droits de l'homme des Nations unies pour les libertés religieuses et de conviction. Il présidera ensuite le jury de l'Unesco pour le prix de l'éducation aux droits de l'homme de 2000 à 2008. Il a été également membre du Comité des droits de l'homme des Nations unies.
On lui devait la création de l’académie internationale de droit constitutionnel ainsi que la mise en place de la Commission nationale d'investigation sur les faits de corruption et de malversation qui l’avait fait connaître du grand public et dont il conduira les travaux avec intégrité et fermeté. Ce qui lui vaudra d’infâmes attaques personnelles et des poursuites judiciaires de la part des personnes incriminées.
Avant de se saborder la commission aura auditionné des dizaines de milliers de personnes, reçu 9606 dossiers dont 5000 ont été examinés et 320 transmis à la justice, ce qui donne la mesure des efforts fournis par le défunt et son équipe composée, il faut le souligner, de bénévoles. En remettant, quelques semaines avant sa mort, le rapport final de la commission au président de la république par interim, Fouad Mebaza, Abdelfattah Amor avait souligné «les conditions difficiles de suspicion, voire de menaces et d'intimidation subies surtout lors du démarrage».
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