Al-Mijhar : un hebdomadaire de plus ou une valeur à ajouter?
La première semaine de 2013 est marquée sur la scène médiatique par la parution ce vendredi d’un nouvel hebdomadaire en langue arabe, Al-Mijhar. En format tabloïd sur 32 pages, dans une maquette soignée, et soutenu par une campagne de lancement, notamment Radio, il fournit dans son premier numéro un sommaire attractif : révélations sur les ligues de défense de la révolution, comment vivent les ministres de Ben Ali sous les verrous ? UGTT : tiraillements au sein de l’exécutif, 420 000 D pillés des comptes bancaires sans que les victimes ne s’en aperçoivent, ce que les voyants prévoient pour 2013 et autres exclusivités économiques et sportives.
Le concept rédactionnel se veut éclectique pour attirer un large lectorat. En plus, des concours dotés de prix alléchants (1000 DT cash, un écran LCD, etc.) sont lancés en renfort. Bref, de bonnes recettes pour séduire le lecteur. Mais, est-ce suffisant pour réussir en matière de presse écrite.
Son éditeur, Imed Hadhri se lance sans doute dans une grande aventure aux multiples défis. D’abord, un fort encombrement de la presse écrite, après la révolution. La Tunisie compte actuellement pas moins de 10 quotidiens, 30 hebdomadaires et plus d’une soixantaine de périodiques entre bi-mensuels et mensuels. Sur le segment des hebdomadaires où on enregistre le plus de parutions et sabordages, la journée du vendredi est déjà la plus saturée. Elle aligne en kiosques sept titres, à savoir : Les Annonces, Ech-Chaab, Hakaek, Al Fajr, Al Wakae, Etthaoura News et L’Eco-Journal, sanscompter le bimensuel Ettanwir qui paraît un vendredi sur deux.
En plus, au moment où les annonceurs se font rares, où la presse écrite subit de plein fouet la concurrence des médias gratuits et des réseaux sociaux, le modèle économique rentable devient de plus en plus difficile à trouver. Mais, comme aucun nouveau média n’a jusque-là tué ceux qui l’ont précédé (la télé par rapport à la radio et le cinéma, l’internet, par rapport aux autres…), il y a certainement de nouvelles recettes à inventer.Mais, le principal facteur de réussite reste la qualité rédactionnelle et l’innovation continue, dans l’interaction avec les médias électroniques.