La troika va-t-elle voler en éclats pour une histoire de maroquins ?
C’est un bien triste spectacle que la coalition gouvernementale offre aujourd’hui aux Tunisiens. L’unité de façade que la troika a affichée jusque-là est en train de voler en éclats tant les différends entre les trois partis de la coalition sont nombreux et insolubles.
Les concertations tournent à la querelle de chiffonniers avec échanges de menaces. Et du coup, le remaniement dont on nous a tant rebattu les oreilles devient hypothétique. S’il a fallu quatre mois pour remplacer un ministre des finances démissionnaire, combien en faudra t-il pour former un nouveau gouvernement ? Sans doute l’éternité. En attendant, c’est la curée, chacun cherchant à tirer la couverture à lui, au point de contraindre le parti dominant à élever la voix. Il n’y aura pas de remaniement sans consensus a averti Hamadi Djebali, menaçant de révéler au peuple les responsables de cette situation, alors que Ben Jaafar et Marzouki dont on a trop tendance à oublier que s’ils sont là où ils sont, c’est grâce à Ennahdha, risquent d'être éjectés de leurs postes respectifs très bientôt, s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. Le président du Conseil de la Choura l’a laissé entendre, quitte à plonger le pays dans une crise majeure. Le plus grave dans tout cela, c’est que ces différends ne portent pas sur des questions de fond, mais plus prosaïquement, sur la répartition des portefeuilles dans un gouvernement dont l'espérance de vie est en principe de quelques mois.
Pauvre Tunisie et pauvres Tunisiens qui assistent impuissants à ce spectacle surréaliste, se demandant ce qu’ils ont fait au bon dieu pour mériter tout cela.
Mustapha