La grève générale dans les collèges et lycées ce mardi sera-t-elle annulée ?
Le bras de fer continue entre le syndicat général de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT et le gouvernement. Faute d’accord, lundi, le préavis de grève dans les collèges et lycées ces mardi 22 et mercredi 23 janvier, sera maintenu, au grand dam des parents d'élèves. Une menace qui pèse lourd sur l’année scolaire et risque de replonger les établissements dans la spirale des arrêts des cours. Une situation encore plus critique pour les élèves devant préparer les examens du baccalauréats, mais aussi tous les autres qui craignent une année blanche.
Enjeu central, une enveloppe supplémentaire de 272.7 MD que le gouvernement doit décaisser, en plus de 65 MD acceptés lors des négociations. Le syndicat avait en effet soumis 11 revendications principales dont 9 ont été acceptés totalement ou partiellement et 3 écartées intégralement.
En plus des avantages et augmentations salariales spécifiques consentis par le gouvernement Caïd Esssbi, puis les augmentations en faveur de la fonction publique décidées par celui de Jebali, les revendications additionnelles portent notamment sur la révision des conditions de promotion et du quota qui doit passer de 20 à 35% et bénéficier ainsi à 16 000 enseignants pour un montant de 16MD. Il s’agit également de réduire le volume des heures de travail pour certaines catégories ce qui exige le recrutement de 1350 enseignants de plus (+20 MD), l’augmentation de l’indemnité de rentrée scolaires (19MD), l’augmentation de l’incidence financière des promotions pour toutes les catégories (70MD), l’institution d’une nouvelle indemnité de métier difficile, d’un montant de 150 D par mois pour 81 000 enseignants (57 MD), l’octroi d’une nouvelle prime de travail de 40 à 80 D en faveur de 18 000 enseignants (1.7 MD), la classification de l’enseignement comme un métier pénible ce qui ouvre alors droit à la retraire à l’âge de 55 ans ou après 30 ans d’ancienneté, l’augmentation de 25% du nombre des bourses et prêts universitaires servis en faveur des enfants des enseignants, la création d’un conseil d’établissement et d’un conseil pédagogique, l’élaboration d’un calendrier pour la finalisation des accords sur les statuts et la régularisation des situations des enseignants aveugles.
Autant ces trois dernières revendications ont été acceptées, ainsi que six autres, autant celles relatives au doublement des indemnités, de l’octroi d’une indemnité de métier pénible, et de celle du travail n’ont pas été acceptées par le gouvernement. Le ministre de l’Education nationale, Abdellatif Abid a essayé de s’en expliquer longuement, samedi lors d’une conférence de presse, affirmant que le gouvernement a accédé à l’essentiel des demandes et s’efforcera de mobiliser les ressources financières qu’elles nécessiteront, soit 65 MD. Il se trouve dans l’impossibilité de donner suite utile aux autres, par souci de cohérence générale, mais aussi d’incidence financière de 272,7 MD qui obère le budget de l’Etat.
Place M’hammed Ali, le syndicat général de l’enseignement secondaire persiste dans ses revendications, soulignant les conditions de plus en plus difficiles qu’affrontent les enseignants et l’érosion de leur pouvoir d’achat. Samedi, le blocage est total, mais la voie de la négociation pourrait être ouverte lundi. Attachée chacune à ses positions, les deux parties affirment vouloir éviter la grève générale.