Hafedh Baccar
L’Avocat, le chroniqueur judiciaire, le militant du social et l’engagé dans l’humanitaire, Me Hafedh Baccar vient de nous quitter, dimanche. Malgré un excellent moral et une grande hygiène de vie, il a fini par se laisser vaincre par la maladie. A la cinquantaine resplendissante.
Né à Sfax le 1er février 1955, Hafedh Baccar a toujours été brillant depuis l’école primaire Ettahrir, route El Ain et le Lycée de Garçons, avant de s’inscrire en Droit à l’ULB (Belgique). Dès juin 1978, il décroche la capacité en Droit, puis en décembre 1980, une licence en criminologie. De retour à Tunis, il obtient, en décembre 1983, le certificat d’aptitude à la profession d’avocat et un DEA en Droit privé.
Parallèlement à ses contributions rédactionnelles aux quotidiens Assabah et Le Temps, Hafedh Baccar a assuré l’enseignement en matière du code d’urbanisme et de promotion immobilière aux futurs architectes, étudiants de l’ITAAUT. Inscrit au barreau de Tunis le 16 mars 1984, il eu la chance de s’exercer sous la férule d’un grand ténor, Me Abderrahmane El Hila qui a été son directeur de stage et son mentor. Des 1986, Il est inscrit au tableau du conseil de l’Ordre, auprès de la cour d’appel, puis, le 2 juillet 1996, auprès de la cour d’appel.
Membre actif au sein des organisations corporatistes, il a toujours apporté son soutien à l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats, et été parmi les fondateurs de l’Association Internationale des Praticiens du Droit (IAPL, Genève)
Hafedh débarque à Tunis à la fin des années 70 pour preparer le CAPA et un DEA. Etudiant cherchant de petits boulots, il parvient à décrocher des piges de correcteur à l’imprimerie du au Journal Assabah, alors installée rue de Marseille. Mais, sa bonne maîtrise de la langue, ses premières connaissances juridiques et surtout son talent de rédacteur incitent rapidement Abdeljélil Damak, le rédacteur-en-chef, à l’envoyer au Palais de Justice, humer les affaires intéressantes pour les lecteurs. Ainsi naquit sa double vocation de chroniqueur judiciaire doué et d’avocat aux grands effets de manches et irrésistibles plaidoiries.
Inscrit au barreau, familier des arcanes du monde économique, il se spécialise dans les grandes affaires surtout commerciales, accumule une bonne expérience dans le foncier et la promotion immobilière. Sa grande prouesse, c’est d’avoir très tôt conseillé utilement de jeunes promoteurs qui auront plus tard pignon sur rue. Au-delà du cadre professionnel, des liens profonds l’ont lié à de larges sphères et voilà Hafedh Baccar s’investir dans l’associatif, le social et le caritatif.
Très discrètement, il fait partie de nombre d’’associations et contribue généreusement à nombre d’œuvres sociales. Son cabinet a toujours été ouvert, son cœur aussi, s’élançant au secours de ceux qui lui font signe, mettant la main discrètement à la poche pour ceux qui le sollicitent.
Ravi aux siens, Hafedh Baccar nous quitte laissant le souvenir d’un grand Avocat de la nouvelle génération qui avait toujours conçu sa mission au service de la société. Dieu ait son âme.