Montés au créneau pour réduire l’impact dévastateur du reportage amplifiant le danger salafiste en Tunisie, diffusé l’autre jeudi dans Envoyé spécial sur France 2, les professionnels du tourisme tunisien n’ont épargné aucun effort pour rassurer le marché français. Une opération de com montée en toute urgence leur a permis de rencontrer ce jeudi à Paris les médias, en conférence de presse. Soutenus par l’ambassadeur de Tunisie en France, Adel Fekih, les présidents des fédérations tunisiennes de l'Hôtellerie (FHT) et des agences de voyages (Ftav), Mohamed Belajouza et Mohamed Ali Toumi, se sont efforcés de rassurer sur leur pays, "en pleine transition démocratique".?"Il y a des extrémistes en Tunisie", mais "pas de menace pour le tourisme, tout va bien", a assuré M. Toumi,
"Le plus grand acquis de la révolution en Tunisie est la liberté de la presse. Mais il y a une façon de traduire la réalité", a déclaré M. Belajouza, selon qui Envoyé Spécial a manqué "d'objectivité".? "Dans ce reportage, il y a tout un montage d'images et de propos, on montre des événements qui datent et certaines choses affirmées sont fausses. On peut boire de l'alcool à Sidi Bouzid, contrairement à ce qui est dit", a-t-il affirmé à l'AFP. "Nous nous mobilisons parce qu'un tel reportage fait des dégâts".?
Après les Libyens voisins, les Français constituent de loin la première clientèle touristique en Tunisie. Mais ils tardent encore à revenir depuis le printemps arabe.? Interrogée mardi, Capa, la société productrice, avait jugé normal qu'un reportage montrant "une réalité difficile et sensible" suscite le débat.?
"Nous avons reçu des mails d'inquiétude de certains clients après la diffusion d'Envoyé Spécial, mais sans annulations pour l'instant", a dit à l'AFP Rym Ben Fadhel Belajouza, directrice générale de trois hôtels occupés "à 80%" par des Français.?
L'ambassadeur de Tunisie a invité à "ne pas mettre dans le même sac tous les religieux". "Il y a beaucoup de barbus conservateurs, et d'autres qui sont salafistes" mais minoritaires. A cela s'ajoutent les "jihadistes, qui sont une catégorie transnationale, un fléau qui dépasse nos frontières", a dit M. Fekih (Avec AFP).