Ces Tunisiens qui s'en vont mourir en Syrie et ailleurs
Il était relativement jeune, avait un emploi envié comme ingénieur principal dans un bureau d’études en télécommunications. Un homme en apparence sans histoires. Il y a seulement trois mois, ses proches et ses collègues de travail n’avaient plus eu de ses nouvelles. Disparu subitement sans laisser de traces. Jusqu’à ce week-end où sa famille apprit sa fin tragique, à des milliers de kilomètres de son Sfax natal et du quartier de la Petite Ariana où il habitait. Aucun indice ne laissait deviner son engagement, hormis une barbe hirsute…
Mohamed Amin, alias Abou Abdallah Al-Sfaxi, son nom de guerre, faisait partie de ces dizaines de Tunisiens partis combattre en Syrie pour une cause qui, de toute évidence, n’est pas la leur. Il semblerait qu’il ait été abattu quelque part dans l’arrière-pays de Lattaquié au moment où, lui l’ingénieur civil, prenait d’assaut une position de l’armée régulière.
L’actualité apporte presque chaque jour la confirmation de l’engagement à mort de ces Tunisiens qui cèdent aux sirènes du Jihad sous toutes les latitudes. Récemment encore, les gens d’ici n’ont pas été très surpris d’apprendre qu’un bon tiers des assaillants d’In Aminas, dans le Sahara algérien, étaient des Tunisiens… revenus du théâtre malien, plus au sud…
Sans remonter jusqu’au maquis afghan et au vieil épisode de Bosnie, un spécialiste connu de la nébuleuse Jihadiste, Alaya Allani, évalue à quelque 500 le nombre de Tunisiens qui se battent les armes à la main pour le compte de mouvements extrémistes, dont une centaine sur le seul théâtre syrien… Pour la plupart âgés entre 20 et 30 ans qui vont tuer ou mourir sans états d’âme…