Tunisie: Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

Le « remaniement » n’intéresse pas seulement les Tunisiens mais aussi les ministres eux-mêmes. Ce qui, a priori, est évident, puisque c’est leur avenir politique qui est en jeu et il est tout à fait normal qu'ils s'en préoccupent.

Ce qui l’est moins, c’est qu’ils se déchargent de leurs responsabilités sur leurs principaux collaborateurs qui s’en acquittent bien. Si bien, d’ailleurs qu’ils nous ont fait oublier leurs patrons. C’est à se demander pourquoi fait-on un si grand cas de ce remaniement, puisqu’on peut très bien se passer des ministres. On en a eu la preuve après que le ministère des finances, soit resté sans titulaire pendant six mois sans que personne ne s'en est aperçu. Quoique certains parmi les moins connus des ministres et se sachant sur la liste des partants  aient eu l’idée de mettre à profit cette si longue attente pour écumer les plateaux de télévision et les stations de radio afin de faire connaître leurs « réalisations». Malheureusement, leur sort semble scellé. 

On comprend dès lors pourquoi les tractations pour former le nouveau gouvernement aient duré si longtemps. Les affaires de l'Etat ne risquent pas d'en pâtir. Indirectement, c'est un bel hommage qui est rendu à l'administration tunisienne si décriée. Dés lors, pourquoi ne pas prendre exemple sur la Belgique  ou l'Italie qui peuvent rester sans gouvernement pendant plusieurs mois.