Yadh Ben Achour chez Marzouki et Jebali : pas besoin d'une nouvelle investiture
Sortie de crise trouvée pour le remaniement du gouvernement ? Si la décision de Hamadi Jebali s’inscrit dans le cadre d’un remaniement partiel du gouvernement avec le maintien de son chef et d’un certain nombre des ministres actuels et la désignation de nouveaux membres, il n’y a pas besoin de recourir à une nouvelle investiture par l’Assemblée nationale constituante. Tel est l’avis du Pr Yadh Ben Achour comme il a eu l’occasion de l’expliquer vendredi matin au président de la République et au chef du gouvernement. «J’ai eu l’occasion d’en débattre avec eux, a-t-il déclaré, en précisant que dans cette configuration, le chef du gouvernement qui est la pièce maîtresse du dispositif, n’étant pas démissionnaire, mais opérant des changements partiels sur son cabinet, il se situe dans les dispositions de l’article 17 de loi portant organisation des pouvoirs publics provisoires (OPPP) qui lui en donnent pleine latitude. D’ailleurs, je crois que les deux chefs de l’exécutif sont d’accord sur cette approche qui offre une bonne solution de sortie de crise ».
L’éminent constitutionnaliste a relevé : « une certaine confusion dans l’opinion publique laissant croire que Jebali se propose de dissoudre l’ensemble de son gouvernement et de remettre ainsi sa démission ce qui relève de l’article 15 de l’OPP. En fait, il ne démissionne pas mais réaménage son gouvernement, ce qui est de son droit, en gardant certains ministres et faisant appel à d’autres parmi les compétences nationales non issues des partis politiques . Ce qu’il exige de tous, c’est de se tenir à l’écart de tout engagement partisan mais aussi de ne pas se présenter aux prochaines élections ».
La solution semble ainsi trouvée et recueillir l’adhésion de Marzouki et Jebali. Les ministres actuels qui seront maintenus doivent s’engager à fonctionner en toute indépendance vis à vis de leurs partis et renoncer à toute candidature lors du prochain scrutin. Voilà déjà un premier critère de sélection. Une fois l’approche validée, il ne reste plus à Jebali qu’à finaliser son remaniement et l’annoncer. En évitant cependant de s’exposer à une motion de censure de la part de l’Assemblée nationale constituante.
Jebali tient bon à son gouvernement de technocrates : « la liste est quasiment prête »
« Je m'en tiens à ma décision de former un gouvernement de technocrates et je n'aurai pas besoin de l'aval de l'assemblée nationale constituante » a affirmé Hamadi Jebali. Interrogé par la presse vendredi après-midi sur sa décision annoncée mercredi dernier, il a tenu à déclarer qu’il y « insiste » ajoutant que « la composition de ce gouvernement est quasiment prête ».