News - 10.02.2013
Jean-Luc Mélenchon se recueille sur la tombe de Chokri Belaïd
Jean-Luc Mélenchon n’a pu retenir son émotion et ne pas faire le déplacement à Tunis se recueillir sur la tombe de Chokri Belaïd et présenter ses condoléances à sa famille et aux Tunisiens. Dimanche, sous une pluie battante, le leader du Front de gauche en France qui regroupe 9 partis et terminé 4ème derrière Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen aux dernières présidentielles, était arrivé au domicile de la famille avant de se rendre au cimetière du Jellaz, exprimant la profonde compassion de la gauche française radicale.
La veille à Alger, il avait rendu un vibrant hommage à Chokri Belaïd. Interrogé par notre confrère Samir Ghazlaoui, d’El Watan, Mélenchon a déclaré : « la foule grandiose qui a accompagné la dépouille du défunt à sa dernière demeure prouve que l’émotion a dépassé les rangs partisans qu’il a influencés. Il y a une perception nationale commune du rôle important qu’il jouait dans le processus démocratique en Tunisie du fait de sa participation au Front populaire auquel appartient son parti. Je ne partage pas seulement la cravate rouge avec ce grand monsieur, mais aussi une compréhension commune du rôle tribunicien. Il était un grand tribun, le tribun des pauvres, des ouvriers et des femmes. Il nous a donné une leçon de courage. Il n’a provoqué personne, il a juste dit ce qu’il y avait à dire. Il l’a dit haut et fort. Je suis persuadé qu’au Maghreb, il y a beaucoup de femmes et d’hommes qui ont cette même conscience politique exigeante. Ils ne sont pas seulement utiles à leurs idées, mais à leur peuple tout entier.
Sur « printemps arabe », Jean-Luc Mélenchon, est sceptique, mais estime que « la révolution tunisienne va s’arc-bouter pour ne pas basculer dans le chaos de la violence après l’infâme assassinat de Chokri Belaïd ». « Déjà, je suis méfiant vis-à-vis de cette appellation de Printemps «arabe», souilgne-t-il. Veut-on sous-entendre qu’il est enfermé d’avance dans un cadre ethnique, voire religieux ? Je n’ai vu dans l’exemple de la révolution tunisienne que des revendications universalistes. On y réclamait la paix, la démocratie et le respect des droits de l’homme. Cette révolution reste un prototype d’un extrême intérêt universel. Le peuple tunisien est héritier des avancées considérables de ses droits civiques, comme l’égalité des sexes, grâce à un cumul de luttes dans le temps. La révolution tunisienne est notre enfant chéri à tous. C’est une révolution sociale. Et, en tant que telle, elle défend les questions sur lesquelles est constituée la modernité. Aussi, c’est une révolution pacifique malgré certains épisodes violents. Son intérêt est de poursuivre sur ce chemin pacifique. Car si les armes s’en mêlent, le dernier mot reviendra au mieux armé et cela n’est pas une garantie de démocratie pour le futur. Voilà pourquoi je pense que les révolutions libyenne et syrienne sont mal parties à causes des violences qui les ont défigurées. Je sais que la révolution tunisienne va s’arc-bouter pour ne pas basculer dans le chaos de la violence après l’infâme assassinat de Chokri Belaïd.
Tags : chokri belaid