Le «différend» Jebali-Ennahdha : et si on avait été mené en bateau ?
Et si on essayait de nous mener en bateau. Et si les désaccords entre Ghannouchi et Jebali sur le remaniement si complaisamment étalés sur la place publique depuis une dizaine de jours étaient destinés à donner le change.
Sachant que Ennahdha s'est toujours présenté comme un parti pas comme les autres où il n'y a nulle place aux polémiques et dont on ne démissionne jamais, on est en droit de se poser des questions sur la réalité de ces divergences. Le dirigeant de Nida Tounès, Mohsen Marzouk en est même convaincu en appelant les dirigeants islamistes à ne pas «mésestimer l’intelligence des Tunisiens». Jebali veut se donner l’image d’un homme décidé à faire des concessions à l’opposition quitte à entrer en conflit avec son parti point de mettre sa démission dans la balance. Le Chef du gouvernement a ici le beau rôle. C'est l'homme à principes prêt à tout sacrifier y compris son poste pour sauver le pays. A en juger par l'adhésion unanime que son initiative a rencontrée, il a tout à fait réussi dans son entreprise. Par contre, Ghannouchi n'est pas à son avantage dans le rôle du dur. Il a dû lui en coûter d'avoir campé un personnage qui ne lui ressemblait pas. Mais que ne ferait-il-pas pour son Mouvement ?
Cela dit, Il y a fort à parier que la comédie se terminera en happy end avec un gouvernement composé de politiques et de technocrates. Même les partis d'opposition semblent s'y résoudre.