Tunisie: bilan détaillé des investissements étrangers en 2012
Les investissements étrangers durant l’année 2012 ont atteint un niveau encourageant, indique la FIPA, enregistrant un montant de 3079,5MTND contre 1718,3MTND en 2011 et 2417,7MTND en 2010 soit une augmentation de 79,2% par rapport à 2011 et de 27,4% par rapport à 2010. Cette évolution est due en grande partie aux opérations de privatisation et d’acquisition(acquisition de 13% du capital de la BT d’une valeur de 218 MTND par le Crédit Mutuel français et acquisition de 15% des actions dans le capital de l’opérateur de télécommunications Tunisiana d’une valeur de 636,9MTND par Qatar Telecom).
Dressant le bilan de l'année 2012, l'Agence de promotion des investissements extérieurs souligne que ces investissements sont répartis à hauteur de 2996,1MTND d’IDE et de 83,4MTND en portefeuille contre respectivement 1615,9MTND et 102,4MTND en 2011 et 2165MTND et 252,7MTND en 2010.
Investissements directs étrangers
Les investissements directs étrangers réalisés hors énergie et opérations de privatisation et acquisition sont répartis en 181,55MTND en projets de création et 486,4MTND en projets d’extension. Ils ont permis de réaliser 123 projets de création et 185 projets d’extension. Ces projets sont concentrés essentiellement dans le secteur de l’industrie manufacturière (251 projets) et plus précisément dans l’industrie du textile et de l’habillement (66 projets).
En termes d’emplois, ces projets ont permis de créer 10263 nouveaux postes d’emplois dont 8944 dans les secteurs de l’industrie manufacturière soit 87,14% du total des emplois créés. Toutefois, l’emploi total a baissé de 29% par rapport à 2010 et de 5% par rapport à 2011.
Par secteurs
L’analyse sectorielle des investissements directs étrangers réalisés fait ressortir ce qui suit :
- à l’exception du secteur des services, tous les autres secteurs ont connu une reprise du niveau des investissements par rapport à 2011. Certains secteurs ont même dépassé le niveau de 2010 à savoir le secteur de l’agriculture qui est passé de 2,8MTND en 2010 à 2,3MTND en 2011 et à 4,6MTND en 2012, le secteur de l’énergie qui est passé de 1317,1MTND en 2010 à 1063,4MTND en 2011 et à 1378,1 en 2012. Le secteur financier qui n’a enregistré aucun investissement pendant les deux années 2010 et 2011, est passé à 243,2MTND en 2012 ;
- les évolutions annuelles des IDE au sein des secteurs par rapport à 2010 et 2011 ne sont pas proportionnelles à l’évolution globale de l’IDE. Ceci est dû aux opérations de privatisation qui ont représenté 20,7% du total des IDE et qui ont fait augmenter le montant global des IDE ;
- le secteur des énergies est le premier secteur récepteur des IDE avec un montant de 1378,1MTND soit 44,7% du total des investissements ;
Une analyse détaillée du secteur des industries manufacturières a permis de dégager les remarques suivantes :
- en se référant à 2010, on remarque que le nombre de projets a baissé dans tous les secteurs de l’industrie manufacturière. A l’exception du secteur de l’électrique et de l’électronique et de celui de la chimie et du caoutchouc, tous les autres secteurs ont connu une baisse du nombre d’emplois créés ;
- le secteur des industries diverses a enregistré une évolution importante du montant des investissements de l’ordre de 95% par rapport à 2010 et de 294% par rapport à 2011 pour passer ainsi de 13,1MTND en 2010 à 6,5MTND en 2011 et à 25,6MTND en 2012. Malgré cette évolution le nombre d’emplois créés est en baisse de 74% par rapport à 2010 et de 56% par rapport à 2011.
- les investissements dans le secteur agroalimentaire ont baissé de 56% par rapport à 2010 par contre ils ont dépassé leur niveau de 2011 avec une évolution de 38%. Les emplois créés ont baissé de 50% par rapport à 2010 et de 11% à 2011 ;
- le secteur des matériaux de construction, et après une forte baisse en 2011 par rapport à 2010, a presque décuplé ses investissements en 2012 par rapport à 2011. Ainsi, il est passé de 186,8MTND en 2010 à 12,35MTND en 2011 et à 128MTND en 2012. L’emploi a suivi le même comportement passant de 458 emplois en 2010 à 44 en 2011 et à 335 en 2012 ;
- avec 80,3MTND, le secteur de la mécanique a enregistré une évolution de 20% par rapport à 2010 et de 93% par rapport à 2011. La majorité de ces investissements étant des projets d’extension. Ceci explique la baisse de l’emploi pour la deuxième année consécutive qui est passé de 1365 emplois en 2010 à 946 en 2011 et à 790 en 2012 ;
- e secteur de de l’électrique et de l’électronique a connu une hausse de l’investissement et des emplois créés pour la deuxième année consécutive. Ainsi l’investissement a évolué de 55% par rapport à 2010 et de 6% par rapport à 2011 et l’emploi a évolué de 66% par rapport à 2010 et de 12% par rapport à 2011 ;
- pour le secteur de la chimie et du caoutchouc il y a lieu de noter la reprise du nombre d’emplois créés qui sont passés de 402 emplois en 2010 à 202 en 2011 et à 427 en 2012 ;
- le secteur du textile et de l’habillement a enregistré des variations négatives presque à tous les niveaux. Ainsi, l’investissement a baissé de 13% par rapport à 2010 et il a légèrement évolué de 6% par rapport à 2011, le nombre de projets a baissé de 44% par rapport à 2010 et de 27% par rapport à 2011, le nombre d’emploi créés a baissé de 41% par rapport à 2010 et de 10% par rapport à 2011. Malgré cette baisse du nombre d’emplois créés, le secteur a le taux d’employabilité le plus fort (38% du total des emplois dans les industries manufacturières) ;
- le secteur du cuir et chaussures, et bien que les investissements ont considérablement évolué dans ce secteur (545% par rapport à 2010 et 56% par rapport à 2011), a enregistré une baisse considérable du nombre de projets et des emplois créés. Ainsi le nombre de projets a baissé de 50% par rapport à 2010 et de 67% par rapport à 2011 et le nombre d’emplois créés a baissé de 67% par rapport à 2010 et de 50% par rapport à 2011 ;
- les chiffres enregistrés dans le secteur de la plasturgie montrent qu’il est en perte de vitesse. Ainsi l’investissement a baissé de 37% par rapport à 2010 et de 24% par rapport à 2011. Le nombre de projets a baissé de 46% par rapport à 2010 et 29% par rapport à 2011. L’emploi a baissé de 72% par rapport à 2010 et de 63% par rapport à 2011.
Par pays
Le classement par pays d’origine des IDE, au cours de l’année 2012, place le Qatar en première position avec un montant de 784,2MTND (dont 636,9MTND pour acquisition de 15% du capital de l’opérateur de télécommunications Tunisiana et 70MTND pour l’achat d’un hôtel à Tabarka), suivi dela France avec 388,31MTND (dont 218MTND pour l’acquisition de 13% du capital de la BT), l’Italie avec 133,96MTND et l’Allemagne avec 102MTND (dont le projet GBNA du groupe WEISSKER dans le secteur de l’IMCCV d’un montant global de 50MTND). Par contre le classement des pays selon le potentiel de création d’emplois place les investissements italiens au premier rang avec 3342 postes suivis des français avec 3006 ensuite des allemands avec 1191 et des belges avec 505 emplois. Les investissements qataris, quant à eux, n’ont pas permis de créer de nouveaux emplois puisqu’il s’agit de projets d’extensions et d’acquisitions.
V- Analyse par région du flux des IDE
Parmi les 123 projets réalisés, seulement 16 projets sont implantés dans les régions de l’intérieur soit un taux de 13%. Ces projets dont le montant d’investissement s’élève à 61,2MTND, ont permis de créer 875 emplois soit 14,1% du total des emplois.