Mouldi Riahi : la troika, c'est fini
Le président du groupe parlementaire d’Ettakattol, Mouldi Riahi a estimé dans une interview au journal « El Maghreb » que Hamadi Jebali pourrait compter en plus des voix de l’opposition et d’Ettakattol, sur l’appui d’au moins un tiers des élus au cas où il solliciterait à l'Assemblée, l’investiture de son gouvernement de technocrates ». En cas d’échec de cette initiative, Mouldi Riahi n’exclut pas le dépôt par Ennahdha, d’une motion de défiance contre Mustapha Ben Jaafar, compte tenu de son appui à Jebali. « Si le président de l’ANC est contraint de démissionner, il le fera. Nous assumons nos responsabilités », a-t-il affirmé.
En tout cas, cette affaire sonne le glas de la troika. « En tant que coalition gouvernementale, elle a vécu, a-t-il indiqué. Il faut à présent, laisser la place à un large consensus entre les forces démocratiques » dont il exclut, néanmoins, Nida Tounès.
Sur le projet de loi relatif à l’immunisation de la révolution, Mouldi Riahi s’est monté réservé. « C’est un projet très dangereux qui risque de diviser le pays ». Les avis sont partagés au sein de la commission de législation générale à l’ANC. Je pense que le texte sera intégré dans le projet de la justice transitionnelle ».
Cette interview a provoqué une levée de boucliers au sein du groupe d’Ennahdha. Son président, Sahbi Attig s’est élevé contre les pronostics de Riahi relatifs au ralliement d’un tiers d’élus d’Ennahdha à Jebali. « D’où tient-il ces informations, s’est demandé Attig. Dans notre groupe, on ne reconnait qu’un seul leadership ».