Entrées des touristes : pourquoi ne pas étalonner les méthodes de calcul?
Depuis les années 60, la Tunisie et le Maroc se livrent, dans nombre de secteurs économiques et notamment dans le tourisme à une compétition qui, pour être vive, n'en en est pas moins loyale et finalement salutaire. C'est qu'elle est de nature à créer une saine émulation entre les deux pays voisins les contraignant, constamment, à ne pas se reposer sur leurs lauriers et à se remettre en question pour améliorer leur produit et le mettre au goût du jour.
Mais comme dans toute compétition formelle ou tacite, chaque concurrent a besoin de se positionner par rapport aux autres compétiteurs. Dans le cas d'espèce, on se réfère aux statistiques. Là où le bât blesse, c'est lorsqu'on constate que les paramètres utilisés diffèrent d'un pays à l'autre.
Au cours de l'année écoulée, le Maroc avait reçu 8 millions de touristes et la Tunisie 7 millions alors que l'Algérie, nouveau venu dans le secteur, n'en avait accueilli que 1,7 million. Or, le Maroc et l'Algérie incluent dans leurs statistiques leurs émigrés, soit respectivement 45 et 71% du total des entrées (selon les sources officielles marocaines et algériennes) alors que la Tunisie ne tient compte que des non résidents étrangers. Quant aux recettes en devises, le gap entre les chiffres communiqués par les Tunisiens et les Marocains est si grand qu'il ne peut pas s'expliquer seulement par la différence entre les deux produits (tourisme de luxe et tourisme low cost) mais sans doute aussi par celle des méthodes de calcul utilisées. Dans ce cas, pourquoi la Tunisie ne s'alignerait-elle pas sur ses voisins d'autant plus que ces méthodes sont adoptées par la plupart de nos autres concurrents ? Cela lui permettrait au moins de mieux se situer sur la scène touristique.