Le serpent asiatique fait sa mue
L’année 2012 aura été celle de changements de leadership dans quelques pays ayant du poids sur la scène internationale dont les Etats unis , la Russie, France ,la Chine et le Japon.
Avec ces changements, la prochaine décennie sera marquée par un cadrage des marques devant baliser la progression de la géostratégie et les rapports économiques et commerciaux internationaux.
Le changement de leadership en Asie (Chine, Russie et Japon) interpelle ,en particulier à cause du poids d’une économie chinoise en expansion (tirant profit du double systèmes capitaliste et socialiste),un retourpolitique en force de la Russie et une économie nippone appelée à trouver la voie pour éviter la récession et maintenir une approche monétaire en faveur, non d’une monnaie ( le yen) forte mais stable et régulée par le marché. Il y va de la pérennité de sa survie en tant que 3ème puissance économique mondiale.
Tout ceci ,sur fond de résurgence du « nationalisme« dans ces pays ,exacerbé par les
essais nucléaires qu’entreprend depuisplus d’une décade la Corée du Nord ,à mi –parcours entre Pékin et Tokyo .
La dette américaine (chiffrée e billion de dollars) est majoritairement contractée auprès de la Chine et du Japon.
Les élections anticipées du 16 décembre 2012 au Japon n’ont pas porté sur ces
enjeux stratégiques mais sur des questions domestiques, à savoir la reforme du système de la sécurité sociale , la taxation et les options énergétiques , au lendemain du désastre nucléaire de Fukushima .
Dans ce climat, les électeurs ont opté pour le retour au pouvoir du parti libéral démocratique (LDP) qui remporte 294 sièges sur les 480 de la chambre des représentants. Pour gouverner le LDP a fait alliance avec le parti Nouveau Komeito( d’inspiration boudhiste ).
Président du LDP, Shinzo ABE conduit désormais le gouvernement en tant que premier ministre marquant son retour au poste duquel il a démissionné en 2007 , ouvrant une perspective de stabilité politique pour son pays.
L’arme atomique nord coréenne n’est pas à priori dirigée contre la Chine et le Japon, mais plutôt contre les Etats-Unis qui disposent d’une présence militaire en Corée du sud et au Japon. Washington s’était précipité à annoncer qu’elle mettait aussi ces deux alliés sous la protection de son parapluie nucléaire. La communauté internationale s’est rangée à son coté pour freiner l’aventurisme du maître de Pyongyang.
Selon les observateurs , la menace nord – Coréenne a ravivé le débat au Japon sur l’éventuel amendement de la constitution .Celle – çi permet au pays de disposer des forces d’autodéfense en interdisant l’usage de la force dans la résolution des conflits. Or, le Japon a des différends relatifs à l’appropriation des certaines îles au pacifique et en mer Jaune avec la Chine , la Russie et la Corée du sud.
Le ministre japonais de la défense est monté jeudi dernier au créneau affirmant que son pays « a le droit (face à cette menace) de développer les capacités préemptives (frappes préventives)».Sans autres précisions.
Tout comme l’année asiatique 2013 est assimilée au serpent , la donne sécuritaire régionale fait sa mue , alors que le pays du Soleil Levant privilégie également la diplomatie et la soft coopération ( des sanctions ) pour contenir la fuite en avant (des essais nucléaires ) du pays au Matin calme et y garantir la sécurité . Cette démarche se matérialise par la négociation d’un partenariat trans-pacifique, d’un accord trilatéral de libre échange incluant la Chine et la Corée du Sud et d’un accord sur les échanges commerciaux avec l’Union Européenne.
Certains analystes font , toutefois , peu de cas de la menace nucléaire nord – coréenne qualifiée de « proxy » visant à maintenir un état de tension dans la région. En effet, si cette menace était mise à exécution à l’encontre des Etats-Unis, la Corée du nord estiment –t-ils serait « rayée de la carte de la péninsule asiatique ».
Le prochain sommet américano- nippon entre Barack Obama et Shinzo Abe est de ce fait attendu , tant il semble déterminant pour le futur engagement de ces deux puissances dans leur entreprise globale de coopération internationale pour le développement , la paix , la démocratie et bien sur, … le triomphe du capitalisme.
OH
Journaliste